Des compatriotes morts à la recherche d’un avenir radieux. Victimes d’attaques de tous genres, et parfois, injustement jetés en prison. Et tout ceci se passe en Algérie. Dans le pays de Bouteflika, les Béninois sans défense, immigrés, souffrent le martyre. Déjà, en juillet dernier, ils ont fait la une des journaux. Pourtant, dans le désert d’Algérie, les échos de leurs cris se sont évanouis. Méprisés en Algérie et presque oubliés par le Bénin, ils continuent et continueront, si l’indifférence persiste, de vivre l’enfer ici-bas.
Une fois encore, d’Alger à Tamanrasset, nos frères béninois ne savent plus à quel saint se vouer. Partis pour des horizons meilleurs, ils découvrent la méchanceté. A la quête d’un travail décent, ils sont devenus des esclaves des temps modernes. En somme, en Algérie, ils n’ont droit à aucune protection due aux immigrés et sont même dépouillés de leurs biens par des groupes organisés.
Le tableau est lugubre. Et aucun Béninois sensible ne doit passer sous silence, ces marques indélébiles qui assombrissent la joie de parcourir l’Afrique et de rêver à son unité. Mais ça, c’est un autre débat. L’urgence, c’est la douleur des Béninois en détresse du côté de l’Algérie à calmer et ces béantes plaies dans des cerveaux de piteux racistes qui refusent de cicatriser. Sinon, nulle part au monde, l’étranger ne devrait jamais automatiquement rimer avec ennemi. A plus forte raison, pour des ressortissants du même continent qui, sans doute, sont en escale en attendant le grand saut.
Mais, quand on en vient à déplorer que même la police regarde avec un œil passif les misères faites aux nôtres, il ne reste aux autorités béninoises, qu’à prendre leurs responsabilités.
En amont, pour éviter une immigration périlleuse, il faut créer à l’interne, des conditions favorables pour le plein-emploi. On ne le dira jamais assez, si les clandestins sont prêts à tout pour aller voir s’il fait bon vivre ailleurs, c’est parce qu’ils ont perdu tout espoir chez eux. Ensuite, embarqués pour l’aventure, la plupart ont été manipulés. Et comme, qui ne risque rien n’a rien et surtout qu’ici au Bénin, ils composaient avec la misère, ils n’avaient alors rien à perdre.
A présent, le mal est fait. Et l’ailleurs où devrait couler le miel, ce sont les pleurs et les gémissements. De l’Algérie, des voix étouffées continuent d’appeler la mère patrie au secours. Du tréfonds du désert dans le pays de Bouteflika, il y a des Béninois décidés à revenir sur leurs pas.
Mais, faute de moyens, ils attendent que la providence agisse. Et, le miracle ne peut provenir que d’une mission diplomatique. D’abord, pour aller, une fois de plus constater ce qui arrive à nos compatriotes en Algérie. Ensuite, discuter avec les autorités locales et au besoin, rapatrier ceux des Béninois en totale insécurité dans leur pays d’accueil. D’ailleurs, à défaut d’avoir, en amont, mis en place un mécanisme pour dissuader nos concitoyens de se jeter dans la gueule du loup, ils ne peuvent se rattraper que dans l’action. Et inévitablement, en s’attaquant, le plus tôt que possible, au dossier « Béninois en Algérie ». C’est une question de dignité et d’honneur !
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Angelo DOSSOUMOU