out semble être bien mis en place pour la suppression de la Commission électorale Nationale Autonome (CENA) et du Conseil d’Orientation et de Supervision de la Liste électorale Permanente Informatisée (COS-LEPI). D’ailleurs, lors de l’installation officielle des membres du dernier COS-LEPI, présidé par l’Honorable Badirou Aguèmon, le Président Talon leur aurait signifié qu’il n’y aura plus de COS-LEPI. Sachant bien que c’est une exigence légale, le Chef de l’Etat a ainsi proclamé l’abrogation implicite de tout un chapitre du code électoral béninois. Tous les acteurs politiques et électeurs ont constaté que le COS-LEPI n’a pas été installé cette année par la complicité des députés. Conséquence, la LEPI n’a pas été actualisée. C’est dans la perspective de réaliser la volonté du Président Talon qui est de supprimer le COS LEPI que l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, l’honorable Mathurin Coffi NAGO a rendu caduques les dispositions qui légalisent le COS. Pour le faire, il a introduit, au mois de février 2017, au parlement, la proposition de loi portant identification des personnes physiques en République du Bénin. La désuétude, doublée de la caducité du COS-LEPI ayant été constatée, la seconde étape c’est la proposition de révision du code électoral avec comme objectif la codification de la loi Coffi NAGO, la codification du RAVIP et la suppression de la CENA.
Attention ! Talon change de fusil d’épaule
Avec l’échec douloureux et inoubliable que la minorité parlementaire à infligée au compétiteur né au sujet du projet de révision de la Constitution, le chef de l’Etat est décidé à user de la ruse pour faire passer ses volontés. Un projet de révision du code électoral sera trop flagrant pour manifester le désir du Président de contrôler légalement toutes les élections au Bénin. Donc il faut passer par une proposition de révision du code électoral. Les membres du Bloc de la Majorité Parlementaire en sont prêts. La révision d’un code ou d’une loi, n’est pas la révision de la constitution. Conséquence, le véto de la minorité parlementaire ne fera absolument rien pour bloquer la suppression de la CENA et du COS LEPI. Les magistrats savent bien que sans ‘’intérêt, il n’y pas d’action’’ Quel intérêt l’Union Nationale des Magistrats du Bénin a à dire non à la suppression de la CENA ? Donc l’UNAMAB ne marchera pas, ne fera pas de sit-in au parlement et ne déclenchera pas un mouvement de grève pour dire non à la suppression de la CENA. Les centrales syndicales aussi, logiquement apolitiques, n’ont de près, rien à voir avec la suppression de la CENA. L’autre manche de la société civile a perdu des plumes avec la nomination de certains de ses membres et la mutation d’autres membres de la société civile à la société politique. Il ne reste que les acteurs politiques et lesquels pour résister à la suppression de la CENA ? Ils sont presque tous au biberon. Les plus gourmands mangent à la louche et nul ne veut en être sevré. Personne ne veut ‘’serrer les ceintures’’. Ceux qui sont loin de la marmite du Nouveau Départ, pour manger le ‘’nouveau repas’’ se pressent les pas pour déclarer leur amour au Programme d’action du Gouvernement. Ces ralliements éhontés et alliances contre nature rendent encore plus fort l’homme fort du pays. Dans ses conditions le PLP est un nouveau-né dans la jungle politique dont les dents de lait ne font point peur au compétiteur né. Restaurer Espoir ne peut plus compter sur le désespoir du peuple cotonois pour organiser une insurrection au sujet de la suppression de la CENA. Les Forces Cauris, avec la perte de ses membres poids lourds, n’ont plus la force nécessaire pour sauver la CENA et la démocratie béninoise.
Que faut-il faire?
L’histoire nous enseigne que l’union des forces idéologiques capitalistes et socialistes à travers les USA et l’URSS a permis de venir à bout de l'idéologie raciale nazie allemande d’Adolf Hitler lors de la deuxième guerre mondiale. Face à la mise en berne programmée et imminente de la démocratie béninoise par la suppression de la CENA et du COS-LEPI, il urge que l’opposition parle d’une même et unique voix. Il n’y pas de honte de reconnaître ses erreurs. Ainsi, Azannaï, Adjavon, Soglo (père-mère et fils), Yayi, Zinsou, Noudjènoumè, Waounwa, Houngbadji, Coovi... peuvent se mettre ensemble pour sauver la démocratie béninoise en disant non à la suppression de la CENA. Le peuple qui souffre de la paupérisation à cause des réformes taillées sur mesure n’attend que l’union de l’opposition. La majorité du peuple applaudira à coup sûr l’union patriotique des fils et filles du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest du Bénin pour le rayonnement de la démocratie. Au moment où, pour profiter des bonnes grâces du pouvoir, la mouvance grossie et se serre les coudes, l’opposition devrait s’unir aussi. C’est à cette seule condition que le COS LEPI et les CENA pourront être sauvés. Après la victoire, les vainqueurs pourront continuer une guerre froide politique. Mais savez-vous pourquoi le COS-LEPI et la CENA veulent être liquidés ou mis en concession? A chacun de se faire une idée sur la réponse.
Machoud MAMA