Déjà quatre listes enregistrées pour l’Uac, la plus grande université du Bénin. D’autres toujours en attente avant le 17 Octobre à 00h, date de clôture du dépôt des dossiers. Mais avant, ouverte du 9 au 29 prochain, la campagne pour la succession du recteur Brice Sinsin bat son plein. « Nouvelle Vision », du Professeur Maxime da Cruz, « Excellence », du Professeur Norbert Hounkonnou, « Fi-Fa » du Professeur Flavien Gbèto et « Myba-Excellence » chapeautée par le Professeur Delphin Kouassi Méhinto rivalisent d’ardeur pour convaincre le corps électoral. Aux urnes le 30 Octobre pour les 4è élections rectorales, enseignants, représentants administratifs et des étudiants par entité sont appelés, au vu des programmes présentés, à départager les listes en compétition.
Mais au-delà des promesses de campagne et de la saveur d’une élection gagnée, au carrefour de la modernité et de l’excellence, seront attendus les prochains recteurs. Que ça soit à l’Uac ou à l’Université de Parakou, succéder aux Professeurs Brice Sinsin et Prosper Gandaho, c’est affronter les défis de l’heure. Et, on ne le sait que bien, à l’ère de la rupture, gouverner autrement, beaucoup vous diront, que c’est rompre avec les travers constatés dans les gestions Sinsin et Gandaho.
Alors, s’il est vrai que ce qui importe, c’est surtout l’avenir qui passe par une vision prospective, il faut tirer leçons des erreurs du passé pour avancer. Même qu’il urge, pour ces centres du savoir à la quête de nouveaux « sauveurs », d’aller vite aux réformes et à une thérapie de choc.
A tout hasard, les prochains recteurs devront d’abord et forcément relever le défi du dialogue avec les responsables étudiants. Car, sans la quiétude et un climat de confiance, toute réforme engagée sera, et c’est une certitude, à la longue, vouée à l’échec. Et Dieu sait combien, ces dernières années, nous avons été habitués à un campus en perpétuel mouvement. D’ailleurs, cette situation a coûté aux étudiants, une année blanche. Actuellement, sur le tapis, il y a la méfiance autour du décret du 2 Octobre définissant les modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’Etat et les autorités rectorales.
L’autre défi qui se dresse spécifiquement sur le chemin du prochain recteur de l’Uac, c’est celui de la décongestion ou de la multiplication des infrastructures. Avec le flux sans cesse croissant des étudiants notamment dans les facultés classiques, il va lui falloir, une bonne dose de témérité pour changer les habitudes. Ensuite, il y a la qualité, la bonne foi des enseignants et la pertinence des cours dispensés aux apprenants. Dans un futur proche, s’il est possible de mettre fin à la théorisation à outrance de la formation et d’œuvrer à enrichir le programme dans les universités publiques, les étudiants le devront à leur prochain recteur.
Aussi, s’il est dit que l’insertion professionnelle des étudiants à travers des partenariats noués entre nos universités publiques et des entreprises privées, a été possible, elle portera la signature du recteur. A tout ceci, il ne serait pas superflu d’ajouter une harmonisation des frais de formation. En somme, « Nouvelle Vision » ou « Excellence » ne doivent pas être que de simples mots. Pour qu’il en soit ainsi, il faut des comportements. Et, surtout qu’au travail, le pragmatisme fasse la différence !
Angelo DOSSOUMOU