Inciter les Béninois à exiger la tenue des états généraux. Telle a été la visée du meeting organisé par le Front pour le sursaut patriotique soutenu par des personnalités politiques et certains membres de la Société civile, vendredi 13 octobre dernier à la Bourse du Travail à Cotonou.
« Non à la sélection arbitraire des étudiants dans les facultés. 25 000 F, 50 000F, 75 000 F, nous ne paierons pas» ; « Non aux réformes politiques et institutionnelles taillées sur mesure ». Ce sont quelques-uns des messages affichés sur les pancartes que brandissaient les manifestants au cours du meeting organisé par le Front pour le sursaut patriotique (Fsp), vendredi dernier à Cotonou. Ils expriment leur mécontentement et leur ras-le-bol face à la gestion des affaires publiques par le pouvoir en place. « En plus de la politique du bradage du patrimoine national, l’expulsion des travailleurs occasionnant leur retour au chômage, Patrice Talon inflige une humiliation au Bénin sur le plan international par le rendez-vous manqué avec le président français », a affirmé Eugène Azatassou, membre des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), pour expliquer les raisons de la tenue de la manifestation. Pour lui, les acquis de la Conférence nationale des forces vives de la Nation ne sont plus préservés. Parce que pour lui, les institutions et décisions issues de celle-ci ne sont pas respectées par le Gouvernement.
Les manifestants ont également fustigé la morosité économique ambiante, l’interdiction des installations sur les trottoirs et abords de rue, la hausse des frais de dédouanement, l’interruption des crédits accordés aux femmes, le développement du népotisme, de l’impunité et de la politisation de l’administration publique.
« Il est temps que Patrice Talon écoute le peuple. Le Fsp demande au chef de l’Etat de réunir les états généraux avant la fin de l’année, soit au plus tard le 31 décembre 2017 », a déclaré d’un ton ferme Léonce Houngbadji, président du Parti pour la libération du peuple (Plp).
Le mouvement a été soutenu par une vingtaine de députés représentant la minorité parlementaire. Tout en exprimant leur satisfaction face à la forte mobilisation des citoyens, ils ont redéfini l’enjeu de la manifestation par le biais de Basile Ahossi, leur porte-parole qui a souligné que « Le rôle du peuple debout n’est pas de déstabiliser les institutions ». Il s’agit d’un appel à une mobilisation respectant les institutions et règles préétablies en la matière, a-t-il précisé. La participation des députés a été applaudie par Dieudonné Lokossou, président des Nouveaux droits de l’Homme (Ndh), qui, pour sa part, estime que le pouvoir s’est déconnecté du peuple et que la Rupture est le prolongement du Changement. Il a de ce fait garanti le soutien des sept confédérations syndicales à la lutte que mène le Front pour le sursaut patriotique. Ce dernier a, par ailleurs, annoncé une sortie médiatique qui se tiendra dans l’après-midi de ce lundi, ainsi qu’une marche des travailleurs le 20 octobre prochain.
Afin de bien passer le message et de susciter davantage l’engagement des citoyens dans la lutte pour la tenue effective des états généraux, l’assistance a eu droit à l’explication des idéaux défendues dans les langues locales.