Le ministre du Commerce est décidé à mettre fin à la pagaille qui règne dans le secteur de la boulangerie. A travers une séance d’échanges avec la presse, vendredi 13 octobre 2017 à la salle de conférence du ministère, Lazare Sèhouéto a expliqué les raisons de cette mesure et réaffirmé son engagement à protéger les consommateurs.
La plupart des boulangeries béninoises tuent les consommateurs à petits coups ! C’est la triste réalité qui a motivé le ministre du commerce, Lazare Sèhouéto, à fermer des dizaines d’unités de production de pain. L’acte est salutaire à l’aune des raisons évoquées par l’autorité. En effet, des missions de contrôle ont été dépêchées sur le terrain pour s’enquérir des conditions de fabrication de ce produit très prisé des Béninois. Au terme de cette mission, le rapport présenté par les inspecteurs est alarmant. Presque à l’unanimité, les boulangeries visitées présentent les mêmes caractéristiques et ne respectent pas les normes d’hygiène. Grâce à une vidéo projetée, l’assistance a pu voir comment des ouvriers, torse nu et le corps dégoulinant de sueur, manipulent la pâte de blé. Mieux, aucun d’eux ne portait de gants et se permettaient de bavarder. Et là, le risque que de la salive s’échappe de leurs bouches pour se déposer sur l’aliment est grand. Outre cela, le dispositif mis en place pour préparer le pain est dans un état d’insalubrité sans pareil. Le comble, c’est de constater à certains endroits que le même cadre abrite des lieux d’aisance et sert de dortoir. Et pour couronner tout ça, ce sont des mouches rebelles qui investissent les lieux et se déposent à cœur joie sur le produit à commercialiser. Un produit qui est fabriqué à l’aide d’adjuvent et produits prohibés dans l’alimentation humaine. Et ça n’a pas manqué de susciter la colère du ministre Lazare Sèhouéto. Très en courroux, il a réaffirmé son engagement à traquer ces « tueurs en série ». Désormais, a-t-il certifié, le ministère du Commerce dispose de réactifs pour identifier, même sur les étalages, les pains contenant des produits cancérogènes.
Sort des boulangeries fermées
Au sujet des boulangeries fermées, le ministre du commerce a été formel : « Nous allons appliquer la loi ». En la matière, la loi N°2016-25 du 04 novembre 2016 portant organisation de la concurrence en République du Bénin, en son article 87, donne droit au ministère du commerce de fermer la boutique ou le magasin coupable de fraude, de tromperie et de falsification, de publicité mensongère ou trompeuse et de manquement aux règles du consommateur. Pire, pendant la durée de la fermeture, le contrevenant doit continuer à payer les salaires, les indemnités et les rémunérations de toute nature auxquelles son personnel a droit. De même, ces boulangeries risquent des amendes allant de 500 mille à 100 millions de francs Cfa. Mais, ne voulant pas la mort du pécheur, le ministre Lazare Sèhouéto a décidé de les exonérer de ces amendes. Car, a-t-il précisé, on ne peut pas leur demander de payer un permis de tuer. La réouverture des boulangeries, a-t-il insisté, sera subordonnée au respect des critères établies en matière de boulangerie. En cas de récidive, l’autorisation d’exercer sera simplement retirée au fautif.
Joël Samson Bossou