Le fiasco diplomatique essuyé par le Chef de l’Etat à Paris du 02 au 09 octobre dernier a généré une crise au Ministère des affaires étrangères. La tension serait des plus vives entre le ministre Aurélien Agbénonci et le désormais ancien secrétaire général du ministère Hermann Araba dont le nom figure au bas du communiqué qui a annoncé la visite de Patrice Talon en France sur invitation personnelle du président Emmanuel Macron. Selon certaines sources, Hermann Araba aurait même déposé sa démission après avoir eu de vives explications avec l’autorité. Mais finalement, c’est le conseil des ministres du 13 octobre 2017 qui a relevé le diplomate Hermann Araba de ses fonctions de secrétaire général du Ministère des affaires étrangères et de la coopération. Que s’est-il passé entre-temps ? Le ministre Agbénonci aurait-il refusé d’accepter la démission de Hermann Araba pour ensuite le débarquer afin de couper court à la polémique qui enfle ? Toujours est-il que même si le gouvernement tente de montrer à l’opinion qu’il n’y a pas crise et que c’est plutôt le Chef de l’Etat qui a sanctionné le Sg Araba en le relevant de ses fonctions, le malaise est pourtant là, palpable. La belle preuve est ce communiqué du bureau directeur du Syndicat national des diplomates, interprètes traducteurs et personnel administratif et technique du Ministère des Affaires étrangères (Syndipat-Mae) qui parle d’une réunion de crise tenue le 13 octobre au Ministère des affaires étrangères, le même jour où le conseil des ministres a relevé le Sg Araba de ses fonctions. Laquelle réunion a suggéré des pistes de solution pour une sortie de crise.
On savait qu’au ministère des Affaires étrangères l’atmosphère n’était pas des plus détendue entre le ministre Aurélien Agbénonci et ses collaborateurs. La nomination de personnes qui n’appartiennent pas au corps des diplomates à des postes sensibles à l’extérieur ou de diplomates à la retraite n’était pas du goût du Syndipat-Mae. Le fiasco de Paris pourrait donc être interprété comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les diplomates pouvaient imputer la responsabilité de cette humiliation du Bénin sur le plan international à ceux-là nouvellement nommés qui, soit ne maîtrisent pas le langage diplomatique, soit dépassés par les enjeux actuels de la diplomatie. Il y a donc une crise latente et le relèvement de ses fonctions de l’ambassadeur Hermann Araba pourrait contribuer au durcissement du ton du Syndipat-Mae.
B.H