Destitutions tous azimuts de maires sous la Rupture : La phallocratie aux portes de Pèrèrè

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Publié le mercredi 18 octobre 2017 | Matin libre

© aCotonou.com par Didier Assogba
Mariétou Tamba, maire de Pèrèrè.

« Qui veut tuer son chien, l’accuse innocemment de rage.» Aussi un autre proverbe nous enseigne que « le chien, même enragé ne mord pas son chiot jusqu’aux os». Le ministre du gouvernement du Nouveau Départ, originaire de la commune de Pèrèrè devraits’inspirer de ces deux maximes. En politique, tout le monde sait qu’il n’y pas d’amis. Il n’y a que des intérêts. Il n’y pas également, en politique, de lien de filiation à l’africaine qui tienne. Cependant, le vieux briscard de la politique de Pèrèrè et même du septentrion devrait bien jouer au sapeur-pompier pour sauver le fauteuil de l’une des rarissimes femmes maires du Bénin. Certes Maréitou Tamba, maire de Pèrèrè n’a pas été élue à ce poste avec le consentement et la bénédiction de son baron politique devenu ministre. Elu conseillère communale sur la liste de l’Alliance Soleil, MariétouTamba a été marchandée par les conseillers FCBE. C’est dans ce contexte que le candidat désigné par le Président de l’alliance soleil n’a pas été élu maire de Pèrèrè. Devenu ministre avec l’avènement de la rupture, le vieux briscard de la politique devrait oublier son échec électoral local au poste de maire et se contenter à faire la promotion de la jeune femme maire de sa commune. Car, madame le maire fait toutefois la fierté de la commune et du Septentrion.Elle a récemment rencontré la plus haute personnalité officielle de la Suisse, Doris Leuthard, lors de son passage au Bénin. Le maire de Pèrèrè, de par son jeune âge est cité comme un exemple de leadership politique féminin au Bénin. Elle est régulièrement sollicitée par les partenaires au développement. Au moment où tous les peuples font la promotion du genre, la commune de Pèrèrè veut entrer négativement dans l’histoire politique du Bénin en destituant une femme qui a les compétences intellectuelles, managériales et autres ressources nécessaires pour relever les défis de développement de sa commune.

Le ministre n’est pas un célibataire. Il est aussi né d’une mère. Par conséquent on peut déduire que le vieux briscard du l’UDS n’est pas un misogyne. D’ailleurs, comme l’a si bien dit Mariama Bâ, « la réussite de chaque homme est assise sur un support féminin ». De là on peut conclure facilement que le développement durable de chaque société humaine repose sur la femme. Sous chaque société qui se développe, se trouve l’action des femmes méritantes. La communauté linguistique à laquelle appartient le ministre de Pèrèrè n’est pas phallocrate. Le ministre ne peut pas être aussi un phallocrate de temps moderne. Il a donc le pouvoir politique, de médiation et les autres pouvoirs pour sauver les meubles afin que le nom de Pèrèrè ne soit pas inscrit dans les annales sombres de l’histoire politique de la décentralisation. Le maire MariétouTambadoit aussi avouer sa faute politique et plaider discrètement coupable pour qu’elle soit pardonnée par ses compagnons de l’Alliance Soleil.

Machoud MAMA