La Financière de l’agriculture et de l’agro-industriel (Finagro) en collaboration avec l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (Apsfd) communément appelée Consortium Alafia, a organisé, ce jeudi 19 octobre, une causerie-débat sur le thème « Financement de l’agriculture au Bénin : état des lieux et perspectives ». Cette rencontre, la quatrième du genre des directeurs des systèmes financiers décentralisés a été une occasion pour prendre connaissance des difficultés du secteur agricole au Bénin et les réformes en cours.
Base de l’économie nationale et du développement du Bénin, le secteur agricole continue d’avoir des difficultés au Bénin. Ces difficultés ne peuvent connaître une solution que si les institutions financières acceptent de financer le secteur. C’est la conclusion à laquelle est parvenue la directrice du cabinet conseil la Financière de l’agriculture et de l’agro-industrie (Finagro), Céline Amouda Saïzonou Akadiri. Elle l’a expliqué hier au cours de la présentation d’une communication sur « Financement de l’agriculture au Bénin : état des lieux et perspectives ».
Selon la directrice de Finagro, l’agriculture béninoise occupe 70 % des populations actives avec une exportation de 80 % des productions. Malgré cette importance de l’agriculture béninoise, elle peine à décoller du fait d’un manque de financement. L’agriculture, selon elle, représente une part essentielle de l’économie de tous les pays africains. Elle a donc son rôle à jouer dans la résolution des priorités continentales que sont l’éradication de la pauvreté et de la faim, la dynamisation du commerce intra-africain et des investissements, l’industrialisation rapide et la diversification économique, la gestion durable des ressources et de l’environnement et la création d’emplois, la sécurité et la prospérité partagée.
En effet, pour une judicieuse appréciation des risques liés au financement des projets et microprojets et un meilleur suivi des projets financés, il est indispensable de disposer au niveau des institutions financières de personnel outillé et familiarisé aux réalités de ces secteurs.
Fidèle à sa vocation de faciliter l’intermédiation financière au profit des acteurs des secteurs agricole et agro-industriel à travers des outils innovants et une meilleure connaissance des réalités du monde agricole, la Financière de l’agriculture et de l’agro-industrie propose, chaque année, un programme de formation pour l’amélioration de leurs capacités à appréhender les déterminants de l’environnement de l’entreprise agricole, les risques potentiels et les moyens innovants d’action.
Les perspectives de la Finagro
A l’occasion de cette causerie-débat, l’ancien secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Olivier Vigan, a présenté les réformes en cours dans le secteur avant d’expliquer aux directeurs des Sfd, pourquoi le Gouvernement a fait recours à une agence pour gérer le secteur agricole dans les sept pôles de développement agricole que compte désormais le Bénin. Selon lui, ce qui est important aujourd’hui pour le Gouvernement, ce sont les défis majeurs à relever par les agences qui ont été créées.
Pour Olivier Vigan, ces agences ont pour mission de moderniser le système d’exploitations familiales, de développer une mécanisation agricole adaptée, de développer une aquaculture continentale. Elles doivent aussi gérer les risques agricoles et de développer également l’agro-industrie.
En se référant aux réformes dans le secteur, la directrice de Finagro, estime qu’il faut aujourd’hui un accroissement en besoins de financement dans le secteur et la professionnalisation des exploitations agricoles. Il faut créer, selon Céline Amouda Saïzonou Akadiri, des dispositifs publics visant à renforcer le secteur agricole, à créer une assurance mutuelle agricole et d’autres structures.
Elle a plaidé aussi pour l’intérêt et l’engagement des organismes de développement au plan régional et continental.
Le directeur exécutif de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés, Ignace Dovi, pour sa part, a reconnu que le secteur agricole est la principale source de l’économie béninoise. En dehors de cette importance du secteur, il révèle qu’il y a des contraintes qui plombent l’épanouissement des acteurs de ce secteur. Le Gouvernement dans ce sens a élaboré une vision claire à partager à condition que les problèmes de financement trouvent à son avis, une réponse. Et la causerie-débat organisée hier, selon lui, est une occasion pour trouver ces réponses.
Bruno SEWADE