Les locaux du campus universitaire d'Abomey Calavi ont servi de cadre hier à une présentation de thèse de doctorat. Devant d'éminents professeurs, parents, amis, étudiants et autres, Yaovi Émile Atiyè a présenté avec brio sa thèse de doctorat et s'en est sorti avec une mention très honorable. Il entre ainsi dans le cercle fermé des docteurs. Et devient docteur en Géosciences de l'environnement et de l'aménagement de l'espace.
Richard Mensah Agbenomba
Sous la direction du professeur Expédit Vissin, maitre des conférences de géographie à l'Uac, la cérémonie a commencé autour de dix heures (10h). Les membres de jury habillés en toge rouge apparemment blanche, chapeau rouge, un accoutrement qui signifie simplement qu'ils ont le grade de docteur et ont la compétence de diriger une telle séance. En face, des parents, amis et curieux, tous, venus pour soutenir celui qui sera dans un instant l'heureux du jour. Voilà le décor. Alors, débute la cérémonie. Gestes, paroles, images et preuves, tout ceci dans un bref résumé de 15 à 20 minutes, le tour est joué.
Ayant pour thème « Carateristique des risques hydro-climatiques dans le bassin versant béninois du fleuve Mono à l'exutoire d'Athieme » , cette thèse a été soutenue avec brio et l'homme est rentré dans le cercle restreint des docteurs du Benin.
En effet, selon le présentateur, les notions de risque et de catastrophe évoquent l’un des thèmes les plus controversés qui soient. Elles désignent une réalité bien évidente associée au désordre et au chaos mettant en cause ce qui est établi dans son ordre normal. Cette recherche caractérise les risques hydro-climatiques dans le bassin béninois du fleuve Mono à l’exutoire d’Athiémé.
L’approche méthodologique s’est focalisée sur la caractérisation de ces évènements moyens et extrêmes grâce à la méthode d’analyse fréquentielle des pluies maximales, des débits de pointe journaliers et annuels et des indices de sécheresse. L’analyse des modes de gestion a été faite à l’aide du modèle SEPOCA.
Il ressort de l’analyse des résultats que le bassin béninois du fleuve Mono est sujet aux inondations pluviales et fluviales. Les pluies maximales journalières responsables des inondations varient entre 36,3 et 135 mm. Quant aux crues ou inondations fluviales, elles sont causées par les débits dont les valeurs sont situées entre 363 et 1910 m3/s. Les effets du barrage de Nangbéto se traduisent par une augmentation de 97 % des débits d’étiage alors que les débits de crue ont connu une baisse de 3 %. Ceci montre le rôle joué par le barrage de Nangbéto sur le débit d’écoulement et l’atténuation des inondations et par conséquent une pérennisation de l’écoulement en aval du bassin. Par ailleurs, l’ampleur des aléas d’inondation et de sècheresse est appréciée selon la position des acteurs dans le bassin. Ainsi, les risques modérés d’inondation sont considérés comme des risques majeurs (significatifs) par les acteurs installés dans le lit mineur du fleuve. Face à ces extrêmes hydro-climatiques, chaque commune du bassin a mis en œuvre un Plan de Contingence Communal et ça a permis de sensibiliser la majorité de la population avant, pendant et après la catastrophe. La population a pris conscience des bonnes pratiques en matière d’hygiène et d’assainissement soit 15,77 %. En matière de nutrition, 50 % de la population ont bénéficié de vivres. Ce qui a permis de réduire les cas de malnutrition. Voilà le bref résumé de l’énormissime travail présenté par monsieur Atiyè.
Lequel travail l’a amené un peu partout dans le Mono, dans tout le Bénin et aussi à l’extérieur du pays. Au terme des travaux (la présentation), les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Les membres du jury sous le charme et la qualité du travail, ont fini par délibérer. La mention très honorable obtenue est la récompense et le mérite du travail fait. Une mention très honorable sous les ovations de tous ceux qui ont effectué le déplacement. On dira désormais docteur Emile Atiyè !! Félicitation