Le vent de destitution tous azimuts de maires qui souffle dans les communes du Bénin depuis l’avénement du gouvernement de la Rupture, a gagné Pèrèrè dans le Septentrion. La particularité ici est que c’est le fauteuil d’une femme, maire de ladite commune, qui est menacé. Mais chose curieuse, le silence d’associations ou Ong de défense des droits des femmes.
Nul n’ignore leur engagement dans le combat pour la promotion de la femme et la défense de ses droits. Leur nom ou celui de leur organisation, seul, suffit pour se faire une idée de qui on parle. Qu’elle s’appelle Léontine Idohou, Huguette Bopkè, etc, on ne cherche pas loin avant de leur coller soit l’étiquette du Rifonga, de Wildaf, de l’Afjb ou de G-Pifed, pour ne citer que ces organisations. A des manifestations et forums d’échanges, leur leitmotiv, c’est comment faire pour que la femme qui constitue la couche majoritaire de la population béninoise (51%) soit représentée dans les instances de prise de décision. Des formations par ci, des sensibilisations par là pour un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales, c’est ce à quoi on assiste généralement à la veille des élections législatives et communales. Dans un environnement où à l’international les Nations Unies (l’Onu) prône « Planète 50-50 d'ici 2030 » pour ce qui est de l'égalité des sexes, le Bénin semble encore bien loin de ce rêve. Au niveau du gouvernement, de l’Assemblée nationale, des collectivités locales…, les femmes sont très peu présentes. Pis, on peut remarquer que les efforts qui sont faits pour qu’on en arrive à ce faible score, comparativement à un pays comme le Rwanda, sont en train d’être sabotés. Sur les 77 communes, depuis une quinzaine d’années que la décentralisation a pris corps au Bénin, les femmes qui sont élues maires à chaque mandature ne dépassent pas trois. Malgré cette faible statistique, on réfléchit à comment démettre certaines femmes de leur poste pour des motifs à la limite fragiles. A Pèrèrè, la situation semble être similaire. Neuf (09) conseillers sur les 13 que compte le conseil communal réclame la destitution, par un vote de défiance, de la maire MariétouTamba.Les frondeurs reprochent à l’autorité, disent-ils, son indisponibilité notoire et son incompétence à contribuer au développement harmonieux de la commune. Ils dénoncent entre autres, la non résidence de TambaMariétou sur le territoire de la commune depuis son installation en juillet 2015, la perception illégale des primes et indemnités par cette dernière et la prise de décisions unilatérales à la tête de la commune.Depuis une semaine que processus est enclenché, c’est le silence radio dans le rang des femmes ou de leurs organisations, notamment celles citées supra. Pourquoi cette option ? A cette allure, la lutte pour une présence raisonnable des femmes dans les instances de prise de décisions n’a-t-elle pas du plomb dans l’aile ? Ces associations féministes sont interpellées.
Jacques BOCO