Professeur titulaire de Linguistique et d’études africaines, Flavien Gbéto est l’un des cinq candidats qui ambitionnent de faire entrer l’Uac dans l’ère de la modernité. Avec son équipe composée de l’Agronome Philippe Lalèyè, du Physicien Siaka Massou et du Juriste Arsène-Joël Adéloui, il prône une université performante et prospère. A travers cette interview, Flavien Gbéto se prononce sur les défis de l’Uac et dévoile ses ambitions.
Pourquoi le Professeur Flavien Gbéto souhaite diriger l’Uac pour les trois prochaines années ?
Je suis candidat pour investir la compétence que j’ai acquise ces 17 dernières années au niveau de l’Université d’Abomey-Calavi. J’ai été en effet, successivement Chef département, vice-doyen, Doyen de l’Ex Flash par deux fois. Au cours du second mandat, mes collègues m’ont fait confiance à 100%. C’est une expérience de la gestion financière et des hommes que je compte mettre au service de la communauté.
Quel regard portez-vous sur la gouvernance de l’Université ?
L’équipe sortante a fait beaucoup de choses. Quand vous venez sur le campus, cela saute aux yeux. Mais si on doit voir la manière dont les amphis sont disposés, on croirait qu’il n’y a pas un plan d’aménagement du territoire. Nous, chefs d’entités, nous avons subi ces dernières années une mauvaise gestion qui a pour conséquence la non rétrocession des frais de formation et de recherche. C’est entre autres ce qui m’a motivé à déposer ma candidature avec mon équipe pour une université bien gérée, performante et prospère.
Quelles sont les solutions que la liste Fifa apporte à ces problèmes ?
Ces solutions découlent de notre vision qui est de gérer l’université de façon concertée, transparente et harmonieuse. Nous allons nous fonder sur les valeurs qui favorisent le dialogue, l’inclusion et la concertation pour le rayonnement de notre institution et la paix entre tous les acteurs de la communauté universitaire. Le dialogue sera notre mot d’ordre pour la gestion de l’université.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres listes en compétition ?
Je disais tout à l’heure que nous mettons un accent sur le dialogue. Sur notre liste, nous avons un syndicaliste rompu à la tâche, le professeur Siaka Massou. Il est vice-président de la commission de dialogue social à l’Université. Et nous pensons qu’avec lui, nous allons prévenir les crises. Il y a aussi Adéloui Arsène qui est un juriste de renom qui a déjà servi comme conseiller technique sous le président Mathurin Nago à l’Assemblée nationale. Avec son expertise, on pourra prendre des textes à la hauteur d’une université performante. Les textes qu’on a eu à prendre, les autorités universitaires ne respectent pas toujours les normes juridiques. On a pensé qu’avec un juriste dans l’équipe rectorale, nous n’allons plus prendre des textes qui vont en contradiction avec les lois de la République.
Comment comptez-vous régler le problème de la massification dans les facultés ?
Ce problème n’est pas compatible avec le système Lmd. Dans ce système, c’est un enseignant pour trente étudiants. Mais chez nous, on a souvent un enseignant pour près de 2000 étudiants. Ce que nous prévoyons fondamentalement à ce niveau, c’est d’œuvrer pour la construction des amphithéâtres et l’accès à la connexion internet. Il y a sur le campus, des problèmes d’eau et d’énergie électrique. Nous allons travailler pour mieux équiper l’université dans ces domaines. Il serait aussi bien que nous utilisions les énergies renouvelables pour amener le campus à être autonome.
Au Bénin, la recherche scientifique n’est pas valorisée. Avez-vous des priorités dans ce domaine ?
L’une de nos priorités est de suivre la carrière de nos assistants, de nos maitres assistants et de nos maitres de conférences. Ce qui valorise l’enseignant du supérieur, c’est le Cames. Et pour y être admis, on exige un certain nombre de choses sur le plan académique mais aussi sur le plan de la recherche scientifique. Nous allons améliorer ce qui se fait déjà et créer de conditions nouvelles, pour l’épanouissement de la recherche scientifique. Par ailleurs, il y a une grave injustice qui est faite au personnel technique et administratif qu’il va falloir réparer. Il y a le problème d’assurance maladie. Ceux qui travaillent au rectorat en bénéficient tandis-que les autres sont laissés pour compte. Il y a aussi l’injustice concernant les étudiants. Nous allons pouvoir corriger les insuffisances à travers un dialogue franc et sincère à périodicité fixe.
Pensez-vous revoir à la baisse les frais de formation professionnelle à votre prise de service en tant que recteur ?
La première des choses, c’est de faire l’état des lieux de ce qu’il y a actuellement afin d’apporter des solutions. Pour amoindrir ces coûts, ce qu’on peut faire est de discuter avec le pouvoir public et de voir dans quelle mesure cela peut être possible. Nous devons aussi nous baser sur les partenaires techniques et financiers qui sont véritablement disposés à nous aider.
Votre mot de la fin
Je vais inviter tous les électeurs à se déplacer massivement pour aller voter la liste Fifa pour une gouvernance participative.
La rédaction