Les chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont recommandé une approche graduelle privilégiant le démarrage de la monnaie unique avec les pays qui respectent les critères de convergence.
Cette recommandation a été été faite à l’issue de la 4ème réunion de la Task Force présidentielle sur le Programme de la monnaie unique de la CEDEAO(15 Etats membres), réunie mardi à Niamey.
Dans son exposé à la réunion, le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza, faisait état de ‘’faibles résultats’’ des Etats ouest africains en ce qui concerne les critères de convergence. Ce qui, selon lui, risque de compromettre la mise en circulation de cette monnaie en 2020.
Il a toutefois salué les "progrès notés sur la convergence macro-économique", se contentant de dire que « quatre proposition ont été soumises aux chefs d'Etat en vue d'accélérer la naissance de la monnaie unique » », sans entrer dans les détails.
Déplorant le manque de vigueur noté dans la mise en œuvre de la feuille de route visant la mise en circulation en 2020 de la monnaie unique de la Cedeao, De Souza, a expliqué que les résultats ne sont pas au rendez-vous sur les quatre objectifs fixés.
« De 2012 à 2016, aucun de nos pays n'a pu respecter de manière continue les critères de premier ordre du programme de convergence macro-économique », a –t-il dit
Et le président de la Commission de la Cedeao, de souligner l’absence d'harmonisation des politiques monétaires entre les huit monnaies de la Cedeao, qui devait précéder la monnaie unique De même, a-t-il poursuivi, l'institut monétaire dont la mise en place devait précéder la création d’une Banque centrale commune n'a pas vu le jour.
Ce à quoi devait répondre le président Issoufou Mahamadou, déterminé pour sa part à faire de cette monnaie une réalité.
Le chef de l’Etat nigérien désigné par ses pairs en 2013 pour superviser le processus de mise en œuvre de cette monnaie unique dit en effet craindre que les mises en question répétitives des dates de l’avènement de cette monnaie unique, même si elle se justifie, peuvent développer une lassitude et installer un scepticisme dans l’esprit de nos concitoyens.
Selon lui, ces reports ne doivent pas être perçus comme un signe d’impréparation, encore moins de manque de volonté politique.
Ce pourquoi il a appelé à abordé la question de l’échéance avec ‘’réalisme et responsabilité’’.
Ainsi, dans la perspective de voir l’effectivité de cette monnaie unique en 2020, la Task Force a exhorté les Etats ouest africains à conforter les résultats obtenus, en poursuivant les réformes structurelles engagées pour s’affranchir des fluctuations des cours des matières premières et permettre à leurs économies d’être plus résilientes face aux chocs exogènes.
Elle les a en outre exhorté à renforcer le mécanisme de surveillance multilatérale, y compris par le recours aux institutions internationales de surveillance.
En fin de compte, elle a instruit le comité ministériel à se réunir dans un délai de trois mois en vue de proposer une nouvelle feuille de route pouvant accélérer la création de la monnaie unique en 2020.
Le président Issoufou Mahamadou, recevait au cours de cette rencontre ses homologues Nana Akufo-Addo du Ghana, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Muhammad Buhari du Nigeria et Faure Gnasssingbé du Togo, président en exercice de la CEDEAO.
La réunion a décidé que la prochaine réunion de la Task Force se déroulera en février 2018 au Ghana.