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Faire passer le Taux de Prévalence Contraceptive de 8% à 20 % d’ici 2018 : Le Bénin en passe de faillir à son engagement
Publié le vendredi 27 octobre 2017  |  Matin libre
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(L’appel et les recommandations de l’’de l’Alliance Droits et Santé/Bénin)
Faire passer le taux de prévalence contraceptive (Tpc) à 20% à l’horizon 2018. C’est l’un des huit engagements pris par le Bénin à la Conférence d’Addis Abéba en Ethiopie en Novembre 2013. Mais à quelques mois voire semaines seulement de l’échéance, les statistiques actuelles laissent présager que le Bénin est en passe de faillir à cet engagement pris à la face du monde. Cependant, le défi peut être encore relevé si le gouvernement s’y met en adoptant des mesures conséquentes, selon le Point focal chef de file de la section Bénin de ld’l’Alliance Droits et Santé, Monsieur Nourou Adjibadé et le Dr Gaston Ahounou du Ministère de la santé.

Le taux actuel de prévalence contraceptive au Bénin oscille entre 12,25% et 12,50%, selon le Dr Gaston Ahounou, Médecin Epidémiologiste, Chef Service Planification familiale et Santé des Adolescents et Jeunes à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme/MS) qui a fait référence à l’enquête mixte MICS réalisée en 2014. Par contre , ; d’après les indicateurs de Track Twenty qui est une émanation de la plateforme mondiale Health Twenty, le taux de prévalence contraceptive se trouverait autour de 17,5% à fin 2016. Ce dernier chiffre est à prendre avec assez de réserve selon le Dr Gaston Ahounou car il faudra attendre l’enquête démographique en cours pour confirmer ou infirmer cela. « C’est une estimation basée sur des données factuelles » a-t-il justifié. Tout ceci démontre toutes les difficultés que rencontrent alors le Bénin dans la collecte des données notamment en ce qui concerne la Planification familiale. «…nous avons une autre insuffisance, c’est la collecte régulière des données qui devrait se faire comme dans certains pays. Nous n’arrivons pas à le faire », a reconnu le chef service/PF de la Dsme/MS. Quel est alors le taux de prévalence contraceptive au Bénin à la veille de l’échéance ? De toute façon, 12% ou 17%, le Bénin est encore loin d’honorer son engagement. « 2018 c’est l’année prochaine, donc très bientôt le terme sera échu l’échéance va se présenter. On peut dire qu’il y a eu de progrès parce que lors de la visite des partenaires, des bailleurs clés du Partenariat de Ouagadougou en juin dernier, le Bénin a enregistré un taux de progrès qui, d’après les calculs, tournent autour de 4%. C’est exactement comme dans presque tous les pays voisins. Mais il est bien vrai, que pour que nous pussions évoluer plus vite, il faut que ce taux soit beaucoup plus élevé. Pour moi, lorsqu’on parle de révolution contraceptive, c’est qu’il faut atteindre au moins un taux qui oscille entre 60% et 80% de prévalence contraceptive 60% or nous sommes encore autour de 12,5% voire , 17% maximum. On est loin des 60%. Encore que les autres pays voisins nous dépassent. Le Niger tourne autour de 22% ainsi que le Sénégal alors qu’on était au même taux il y a quelques années »,a déclaré Dr Gaston Ahounou. Si ce faible taux de prévalence contraceptive est lié à certaines pesanteurs socio-culturelles du Bénin, il a également déploré le fait qu’il y ait parmi les cadres béninois à des niveaux qu’on ne saurait soupçonner, des détracteurs de la Planification familiale anti-Planification familiale. Et ceci, malgré son importance sur la santé de la femme, sur l’économie nationale.

Cependant, des paliers ont été franchis avec les Osc…

Si le Bénin peine à faire grimper son Tpc à 20%, il faut tout de même reconnaitre que des efforts ont été consentis quand bien même cela parait insuffisant, d’après certains spécialistes des questions de la PF. « Pour parler d’abord des choses importantes, il y a d’abord un grand projet que nous avons mis en œuvre en avec l’ambassade des Pays-bas Pays-Bas avec l’appui technique de l’Abms/PSI : le projet “Les religieux s’engagent“. Un projet qui a pris en compte toutes les sept (07) confessions religieuses que nous avons dans le pays. Donc avec ce projet, l’objectif était de changer la mentalité des religieux au sujet de la Planification familiale. Mais nous sommes mêmes allés au-delà puisqu’ils ont commencé même par offrir les services de Planification familiale dans leurs centres de santé confessionnelles. Et ceux qui n’avaient pas de centres de santé se référaient aux structures sanitaires avoisinantes. Cela a permis même en trois ans d’enregistrer 4250 nouvelles acceptantes de PF. Cela nous a permis alors d’aller plus loin et de mettre en place une plateforme qu’on appelle la “Plateforme des religieux engagés dans la santé de la reproduction“. Je pense que c’est une action forte que nous avons mis en œuvre. Nous avons essayé également d’élargir la gamme des produits contraceptifs qui existent. Nous avons introduit l’implanon, la pilule du lendemain, et nous sommes entrain d’introduire maintenant le sayannapress. Nous avons aussi fait des campagnes de sensibilisation et d’information et nous avons enregistré de nouvelles acceptantes. Nous nous sommes rendus compte qu’il faut que les produits contraceptifs soient fortement subventionnés pour en faciliter l’accès à tous », a évoqué Dr Ahounou qui estime que ceci a été fait avec une forte implication des Osc, Ong.

Que d’obstacles mais pas un frein…

En dehors des difficultés liées à la forte subvention des produits contractifs, il faut dire que l’obstacle important reste la communauté elle-même car étant très pro-nataliste. De ce fait, nombreux sont ceux qui vous tournent le dos dès qu’on leur parle de la PF. Ces derniers estiment que l’enfant, c’est Dieu qui le donne et la PF n’y a rien à voir. D’autres pensent qu’il faut en faire suffisamment car des maladies comme le paludisme, la polio, la méningite pourraient en emporter quelques-uns. Une situation qui démontre l’urgence de relever le défi de la baisse considérable de la mortalité infantile ou infanto-juvénile. Ceci, pourrait alors rassurer les géniteurs et ils pourraient limiter les naissances en recourant aux services de la PF, selon Dr Gaston Ahounou. « Nous avons un problème de forte natalité avec un indice scientifique de 4,9 enfants. Nous sommes toujours parmi les pays où il y a beaucoup d’enfants qui naissent par jour » alerte-t-il-t-il poursuivi.

Atteindre les 20% de Tpc, c’est possible : Monsieur DrNourouAdjibadé, Directeur Exécutif du CeRADIS et point focal au Bénin d’Alliance Droits et Santé fait des recommandations

Comme le Chef service Planification familiale de la Dsme/MS, le chef de file de la section Bénin de l’Alliance Droits et Santé, Dr Nourou Adjibadé reste convaincu que l’objectif de 20% de Taux de prévalence contraceptive peut être atteint voire même dépassé. « Il faut que la politique d’exemption du paiement direct des services de la Planification familiale soit adoptée et rendue opérationnelle dans l’immédiat. Cette politique va permettre d’augmenter le nombre de personnes qui demandent à se mettre sous méthodes contraceptives. Pour atteindre les 20% de Tpc, le plan national budgétisé pour le repositionnement de la planification familiale 2014-2018a clairement établi qu’il faudrait mettre sous méthodes contraceptives modernes avoir 570 000 femmes de 15 à 49 ans d’ici à fin 2018 . Deuxième mesure importante, il faut forcément que le gouvernement, à travers le ministère de la santé travaille en synergie avec les organisations de la société civile pour satisfaire trouver une solution auxles besoins non satisfaits non satisfaits qui sont à l’ordre de 31% aujourd’hui. Imaginez lorsque ces besoinsnon satistafaits soient nt mêmes satisfaits à 10% ajoutés au 12% cela fait déjà 22%. ilIl faut forcément agir sur ces deux leviers.Avec l’opérationnalisation de la politique d’exemption de paiement, on serait en train de satisfaire ces besoins non satisfaits puisque dans cette catégorie de femmes de 15 à 49ans, il y en a qui ont entre 15 et 24 ans qui vont bénéficier gratuitement de ces produits contraceptifs. Donc cela va augmenter le nombre de personnes sous méthodes contraceptives et dans ce cas, l’objectif sera atteint. Un grand pas a été fait déjà puisque la politique est déjà élaborée et il faut simplement que la politique soit adoptée soit par décret soit par arrêté interministériel. Peu importe, il faut juste que la politique soit adoptée. Pour créer aussi les conditions favorables à la mise en œuvre de cette politique, il faut que la loi sur la santé de la reproduction soit accompagnée de décrets d’application. Les avant-projets de décrets sont déjà élaborés avec l’appui du ministère de la justice et il faut que le ministère de la santé assure son achemeninement vers le Conseil des ministres en vue de leur adoption par decret en Conseil des ministres. qu’ils soient adoptés par le ministère de la justice pour être ensuite acheminés en Conseil des ministres. Il faut aussi que les Osc soient accompagnées dans le cadre des initiatives sur le terrain », a recommandé Monsieur Dr Nourou Adjibadé. Faut-il le souligner, il s’agit d’un engagement important pris par le Bénin dans l’optique d’une maitrise de la fécondité et de la réduction du taux de la mortalité maternelle des adolescentes et jeunes.

Aziz BADAROU
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