Finies les conjectures. Le verdict des tractations dans l’optique de la formation du gouvernement II de Talon est tombé. Spécifiquement, il est à retenir qu’il y a neuf entrées et sept sorties. Et donc, de 21 ministres, l’équipe gouvernementale est passée à 23 membres avec cette fois-ci, et de façon inédite, un deuxième décret de nomination. Et pour un remaniement tant attendu, depuis vendredi, les décryptages fusent.
D’abord et première remarque, la charpente de la nouvelle équipe laisse entrevoir un virage plus prononcé vers le social. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement. Car, en 18 mois de gouvernance, le talon d’Achille du régime en place, c’est indéniablement sa gestion du volet social. Désormais, les intentions pour corriger le tir sont affichées. Et dans ce deuxième gouvernement de l’ère Talon, un ministère est entièrement consacré aux affaires sociales et à la microfinance. De même que le chef de l’Etat a mis un accent particulier sur la fourniture de l’eau aux populations avec la clarification ‘‘Ministère des mines et de l’eau’’.
Toujours, pour mieux relever le défi du social, le chantre du Nouveau départ n’a pas oublié de remettre au goût du jour, le ministère des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi. En définitive et quoi qu’on dise, Talon apporte une réponse au cri de cœur des populations. C’est dire qu’au vu des innovations apportées à l’ancienne charpente gouvernementale, les critiques n’ont pas été inutiles. Tirant donc leçons des enjeux de l’heure, le chef du gouvernement a décidé de rétrécir les prérogatives de certains ministères et d’en créer d’autres, à caractère social, pour des tâches plus pointues.
Maintenant, c’est au vu des résultats qu’on jugera de la pertinence des choix du seul maître à bord de l’équipage Bénin. Mais, tant que le panier de la ménagère sera toujours aussi maigre et que la précarité de l’emploi ou des facilités pour entreprendre continueront à être des angoisses permanentes, j’imagine que tous, on en arrivera à la conclusion que malgré les virages pour plus de social, rien n’y fit.
Tout compte fait, avant d’évaluer ou d’accabler, il faut un laps de temps et des preuves. Alors, avec ces nouvelles options dans l’équipe gouvernementale et les intentions sociales nettement affichées par le président Patrice Talon, nous sommes obligés avec lui, d’être optimistes. Cronin dans ‘‘Les clés du royaume’’ a bien dit que « l’enfer, c’est d’avoir perdu espoir ». Bien vrai que 18 mois à espérer un mieux-être pour tous sont passés. Mais, il reste encore trois ans. Pour beaucoup de Béninois et face aux nombreux défis, ce n’est certainement pas assez. Sauf qu’à ceux-là, l’écrivain Apollinaire Zodékon se chargera de rappeler que « le temps est un grand maître qui arrange bien les choses ».
Et véritablement, on a beau critiquer l’apôtre des ‘‘ceintures à serrer’’, si enfin, il met le cap sur le social et qu’à la fin de son mandat, l’unanimité est faite autour de son bilan, ce sera avec plaisir que ses compatriotes le porteront en triomphe. Et là, ce sera tant pis pour ceux qui croient, dur comme fer, que le social n’est pas pour Talon, une gageure !
Angelo DOSSOUMOU