Dans le souci d’assainir le secteur pharmaceutique, le gouvernement et ses partenaires ont initié une opération dénommée Pangea IX dont la première phase a été exécutée les 24 et 25 février 2017 avec la saisie de plus de 104 tonnes de médicaments. Dans la poursuite de cette opération, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia a officiellement lancé, vendredi 28 octobre à Cotonou, la destruction des produits saisis.
Le bien-être et le développement dépendent de la bonne santé des populations qui passe par la lutte contre les produits toxiques. C’est pourquoi le directeur de la Pharmacie, du Médicament et des Explorations diagnostiques, Fernand Gbaguidi a insisté sur l’assainissement du secteur pharmaceutique par la réduction des possibilités de présence de médicaments dans un circuit parallèle, lors du lancement du processus de destruction des faux médicaments saisis, vendredi dernier. Le médicament n’est pas un produit comme les autres, souligne-t-il, car il présente deux facettes contradictoires.Le médicament constitue un maillon important de la chaîne de traitement de pathologies en contribuant à la préservation de la santé publique, mais il peut également devenir un poison ou un danger lorsqu’il est acquis dans un circuit non adéquat.
« Les conséquences des médicaments de rue sur la santé, l’économie et le développement de l’industrie pharmaceutique sont catastrophiques », dira le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Lucien Toko.
Quant au président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Bénin, Charles Henri Aïnadou, il a expliqué que les faux médicaments sont des produits médicaux de qualité contrefaits et qui peuvent nuire aux patients.
Pour éviter qu’il soit un danger pour nos populations, indique Fernand Gbaguidi, il faut que les circuits de distribution soient sécurisés et débarrassés de tous les éléments constitutifs de malfaçons. C’est pourquoi, justifie-t-il, conformément à la disposition réglementaire prévue par l’arrêté n° 410 du 28 novembre 2016 portant procédure de déclaration et de destruction des déchets pharmaceutiques et ce, conformément aux orientations du guide des déchets pharmaceutiques, la destruction des médicaments saisis est obligatoire.
« S’attaquer aux contrefaçons pharmaceutiques témoigne de l’engagement élevé d’un gouvernement fort et soucieux de prendre des mesures concrètes pour protéger sa population », a déclaré le représentant de l’Usaid au Bénin, Jonathan Richter. Cette initiative, ajoute-t-il, est le signal d’un engagement fort en vue de renforcer la bonne gouvernance de la santé publique. C’est aussi une étape cruciale dans le domaine de la protection sociale et dans les efforts d’amélioration du système de santé et d’accès aux médicaments de bonne qualité. Il a saisi l’occasion pour annoncer que le gouvernement des Etats Unis d’Amérique vient d’initier un projet de cinq ans qui s’occupera du renforcement des capacités dans le domaine de la gestion des approvisionnements et de la chaine logistique des médicaments. Ce même projet, a-t-il poursuivi, va pouvoir améliorer la gestion et l’utilisation des données afin d’obtenir des outils efficaces d’aide à la décision.
Fernand Gbaguidi a rassuré les populations qu’au même moment que le Gouvernement est en train de supprimer les circuits de faux médicaments, des dispositions ont été prises pour assurer disponibilité des médicaments de qualité sur toute l’étendue du territoire national à travers l’installation de nouvelles structures formelles comme les officines.
Désiré GBODOUGBE