Dans le cadre de l’opération Pangea IX lancée les 24 et 25 février 2017, plus de 104 tonnes de médicaments contrefaits ont été saisis par les forces de sécurité sur plusieurs sites de vente notamment le marché Adjégounlè à Dantokpa. Ainsi, depuis vendredi dernier, la destruction desdits médicaments a été enclenchée.
Des sites de destruction des faux médicaments confisqués ont été identifiés dans la Commune d’Abomey-Calavi et un site d’enfouissement dans la Commune de Ouidah. Reconnaissant la nécessité de combattre les médicaments dits de la rue en vue de garantir le bien-être des populations, le directeur de la Pharmacie, du Médicament et des Explorations diagnostiques, Fernand Gbaguidi a insisté sur l’assainissement du secteur pharmaceutique par la réduction des possibilités de présence de médicaments dans un circuit parallèle, lors du lancement du processus de destruction des faux médicaments saisis. Le médicament n’est pas un produit comme les autres, souligne-t-il, car il présente deux facettes contradictoires.Le médicament constitue un maillon important de la chaîne de traitement de pathologies en contribuant à la préservation de la santé publique, mais il peut également devenir un poison ou un danger lorsqu’il est acquis dans un circuit non adéquat.« Les conséquences des médicaments de la rue sur la santé, l’économie et le développement de l’industrie pharmaceutique sont catastrophiques », dira le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Lucien Toko.
Quant au président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Bénin, Charles Henri Aïnadou, il a expliqué que les faux médicaments sont des produits médicaux de qualité douteuse et qui peuvent nuire aux patients.Pour éviter qu’ils soient un danger pour nos populations, indique Fernand Gbaguidi, il faut que les circuits de distribution soient sécurisés et débarrassés de tous les éléments constitutifs de malfaçons. C’est pourquoi, justifie-t-il, conformément à la disposition réglementaire prévue par l’arrêté n° 410 du 28 novembre 2016 portant procédure de déclaration et de destruction des déchets pharmaceutiques et ce, conformément aux orientations du guide des déchets pharmaceutiques, la destruction des médicaments saisis est obligatoire.« S’attaquer aux contrefaçons pharmaceutiques témoigne de l’engagement élevé d’un gouvernement fort et soucieux de prendre des mesures concrètes pour protéger sa population », a déclaré le représentant de l’Usaid au Bénin, Jonathan Richter. Cette initiative, ajoute-t-il, est le signal d’un engagement fort en vue de renforcer la bonne gouvernance de la santé publique. C’est aussi une étape cruciale dans le domaine de la protection sociale et dans les efforts d’amélioration du système de santé et d’accès aux médicaments de bonne qualité. Fernand Gbaguidi a rassuré les populations des dispositions prises pour assurer la disponibilité des médicaments de qualité sur toute l’étendue du territoire national à travers l’installation de nouvelles structures formelles comme les officines.
A.B