Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia, a bouclé pour le compte de l’année 2017, sa tournée annuelle de prise de contact avec les préfets, par les départements de l’Atlantique et du Littoral, vendredi 3 novembre dernier. Cette tournée, démarrée en juillet dernier, lui a permis d’échanger avec les acteurs à la base sur les orientations stratégiques du Gouvernement et les initiatives en matière de gestion des problèmes liés à la sécurité intérieure.
Brigades de gendarmerie sans infrastructures adéquates et sans moyens roulants, effectifs d’agents insuffisants, commissariats de police sans locaux, problèmes de délimitation entre des arrondissements et des villages et quartiers de ville, inexistence des comités locaux de sécurité au niveau des villages et des quartiers de ville, vols et enlèvements d’enfants, cas de noyades, de mariages forcés, de braquages, d’assassinats, coups et blessures volontaires, etc. Que ce soit à Allada dans le département de l’Atlantique ou à Cotonou dans le Littoral, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique Sacca Lafia en a eu plein les oreilles vendredi dernier, en ce qui concerne les problèmes d’insécurité. Les chefs d’arrondissement, les chefs de village comme des chefs de quartier des deux départements n’ont pas hésité à lui étaler la réalité de ce qu’ils vivent dans leurs localités au quotidien.
A la préfecture d’Allada, le préfet de l’Atlantique Jean-Claude Codjia, a fait le point au ministre des maux qui minent son département et les efforts qui sont en train d’être faits. Pour lui, son département se crédite de la plus forte démographique au Bénin avec ses 1 398 229 habitants, ses huit communes pour 74 arrondissements. Ce département a une couverture sécuritaire à la charge d’une part de neuf unités de commissariats de police placées sous la coordination d’une direction départementale et, d’autre part, de 32 brigades de gendarmerie complétées par 8 postes avancés, relevant d’une compagnie de gendarmerie, sans oublier le groupement des sapeurs-pompiers.
Avec une telle population et les problèmes de plusieurs ordres, les acteurs de ces différentes unités se trouvent, selon le préfet de l’Atlantique, constamment sous pression, face à l’insécurité.
A Cotonou, le même exercice a été fait par le préfet Modeste Toboula qui, après avoir salué les efforts des forces de sécurité, a déploré le manque de moyens à la disposition de ces forces. Sur les 13 commissariats d’arrondissement dans la seule municipalité de Cotonou que compte le département, au moins trois n’ont pas encore de locaux. Il a plaidé pour qu’en dehors de l’Etat central qui vient en appui à ces unités de sécurité, que la mairie de Cotonou accompagne également les efforts du Gouvernement en dotant ces unités d’infrastructures et de moyens roulants comme cela se fait dans d’autres communes.
Pacte de coproduction de la sécurité
Dans les deux départements, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia, a reconnu les efforts consentis par les populations, les élus locaux et les responsables des forces de sécurité publique pour mieux juguler les phénomènes de criminalité. Fort de ce constat, il affirme que les populations sont mieux sécurisées que par le passé, que les gendarmes, les policiers et les pompiers sont plus présents sur le terrain à leurs côtés pour les protéger, les secourir et les assister.
Selon Sacca Lafia, tout cela n’est pas suffisant. Car, il y a encore quelques cas de braquage, de violences sur les voies publiques, de conflits entre les éleveurs et les agriculteurs, sans oublier les cas de sinistres dus aux inondations, des incendies de maisons, des accidents sur les routes. «Tout cela nous amène à améliorer nos différentes prestations et à rechercher l'insécurité zéro au profit des paisibles populations », indique le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Cette promesse ne peut se réaliser, à son avis, sans la coopération, la collaboration et la complicité de la population à la base sous le contrôle des préfets, des maires et des chefs d’arrondissement et des chefs de village et de quartier.
Le ministre en charge de la Sécurité estime que pour l’avenir, il faut travailler ensemble pour l’élaboration d’un pacte départemental de coproduction de la sécurité pour atteindre zéro insécurité d’ici la fin de cette année. C’est pour cela que son ministère a mis en place un mécanisme pour faciliter l’atteinte des objectifs de cette mission à eux confiée par le Gouvernement, explique-t-il. Celle de garantir la sécurité aux paisibles populations des villes et campagnes, d’assurer la libre circulation des personnes et de leurs biens, puis de porter secours et assistance aux populations en cas de sinistre ou de catastrophe.
Bruno SEWADE