Les administrations de cinq collectivités territoriales du Mono ont retrouvé l’énergie électrique, ce lundi 6 novembre. Elles en avaient été privées jusqu’à hier après une séance de crise à la préfecture de Lokossa, sous la coupole du préfet Komlan Zinsou.
Les personnels des administrations territoriales de Grand-Popo, Bopa, Houéyogbé, Athiémé et Lokossa, peuvent désormais pousser un ouf de soulagement.
En effet, leurs services sont reconnectés, dans la soirée de ce lundi 6 novembre, au réseau électrique de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). C’est à l’issue d’une séance de travail tenue hier, qui avait l’allure d’une réunion de crise convoquée en vue de clarifier et trouver une solution à la mise hors tension des administrations de cinq communes sur six dans le Mono. Sous l’égide du préfet qui l’a initiée, la séance a permis à la délégation de la Sbee, conduite par son directeur commercial, Raymond Okpéitcha, et aux six maires du Mono d’échanger sur des sujets qui fâchent.
Aux dires du maire d’Athiémé, Joseph Amavi, président du Groupement intercommunal (Gi-Mono), l’information relative à la mise hors tension de leurs administrations leur est parvenue, vendredi 3 novembre dernier, alors qu’ils étaient en session au siège du Gi-Mono à Comé. A l’exception du maire de la ville de Comé, les cinq autres autorités, dont les communes sont concernées par la mesure, confirment que leurs administrations étaient dans le noir depuis vendredi dernier, bien que celles-ci n’aient pas cumulé de factures impayées vis-à-vis de la Sbee. Tour à tour, les maires ont dénoncé la violation des accords de partenariat instaurés entre la Sbee et les collectivités territoriales. Ils ont surtout manifesté leur mécontentement quant au caractère surprenant et « injuste » de l’acte posé par la Sbee. Aussi ont-ils demandé le but visé à travers une telle mesure ?
Le directeur commercial de la Sbee, Raymond Okpéitcha, explique qu’il s’agit d’une «mesure coercitive » visant à amener les maires résistants à signer les procès-verbaux de reconnaissance de dettes liées à l’éclairage public de leurs communes. Raymond Okpéitcha indique que la mesure a été retenue, par souci d’obligation des résultats qu’exige la nouvelle politique du secteur de l’énergie. « Autant vous avez besoin de la lumière, autant la Sbee a aussi besoin de l’argent pour acheter de l’énergie électrique auprès de ses fournisseurs », a-t-il souligné. La même mesure, fait-il savoir, est appliquée sur toute l’étendue du territoire national. A l’en croire, elle a permis d’obtenir à la date d’hier, cinquante-cinq procès-verbaux déjà signés. Le chef du service financier de la direction régionale de la Sbee ajoute que presque tous les maires du Couffo ont également apposé leur signature. Selon le directeur commercial, ce qui fâche est que le procès-verbal, auquel est jointe une attestation de cession de créances, est une formule qui permet de prélever, à la base, les montants dus.
Pour l’avoir subi, malgré eux, l’année dernière, les maires insistent cette fois-ci pour comprendre les bases de calculs desdits montants et réclament des éclairages sur quelques autres points des accords qui lient les collectivités territoriales à la Sbee. En clair, retiennent-ils, « Nous ne sommes pas contre la loi qui impose aux communes de prendre en charge des frais liés à l’éclairage public. Mais à défaut de suspendre l’éclairage en cause, nous demandons le rétablissement de la fourniture de l’énergie électrique aux administrations ».
Après environ trois heures d’échanges dans la soirée d’hier, les deux parties ont fini par s’entendre sur la mise sur pied d’un comité constitué des six maires et des représentants de la Sbee. Les maires, quant à eux, ont promis de signer les documents, dès que les divergences seront aplanies au sein dudit comité, présidé par le secrétaire général de la préfecture. Le chef de la délégation de la Sbee assouplit alors sa position et ordonne le rétablissement de la fourniture de l’énergie électrique?
Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo