Des préoccupations liées aux filières anacarde, riz et karité sont au cœur d’une session de dialogue de trois jours, entre acteurs privés et publics. Ces assises permettront aux parties prenantes de prendre des engagements en vue de la promotion desdites filières et d’aborder d’autres chantiers importants y liés.
Chambre nationale d’agriculture, plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles, ministère en charge de l’Agriculture, coopération allemande… Toutes les structures concernées par la promotion des filières anacarde, riz et karité sont conviées du 7 au 9 novembre à la deuxième session de dialogue public-privé. Pendant ces trois jours, l’occasion est offerte à chaque partie de présenter le point d’exécution des engagements pris lors de la première session de ce dialogue tenue du 31 janvier au 3 février dernier.
Au cours des travaux, « Les acteurs privés intervenant dans les trois filières précitées présenteront les actions réalisées pour mettre en œuvre les engagements leur incombant ». Pour ce qui est du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et des autres ministères concernés, il est attendu d’eux le bilan des moyens déployés pour satisfaire les exigences des acteurs privés et les perspectives pour 2018, concernant les trois filières. Mais le président de la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles (Pnoppa) attend bien plus de ce dialogue public-privé. Léopold Lokossou, en plus de souhaiter une périodicité bien définie pour ce type d’échange, émet le vœu qu’il soit abordé aussi les questions relatives aux difficultés du monde paysan et que d’autres filières intègrent le cadre de discussion. Le gain obtenu à partir des échanges et engagements pris relativement aux filières riz, anacarde et karité lui laisse un brin d’espoir quand au mieux-être des producteurs tant que chaque partie jouera convenablement sa partition.
Partenaire privilégié pour la promotion des acteurs privés dans les trois filières supra citées, la Giz n’entend pas non plus être du reste dans le combat pour leur promotion et leur valorisation. Son accompagnement dure depuis plus de dix ans, assure Joachim Becker qui plaide pour un dialogue plus bénéfique entre acteurs publics et privés. Il y voit un intérêt certain pour le développement des trois filières. Lesquelles, selon lui, sont capables d’impacter le développement économique, raison d’être du soutien de la coopération allemande, explique-t-il.
Trouver des solutions aux préoccupations du monde agricole
La Chambre nationale d’agriculture partage cette même vision. Son représentant à l’ouverture des travaux, Taïrou Gna, au-delà de la pérennité d’un tel cadre d’échanges, voudrait que le monde paysan puisse en tirer le plus large profit à travers la mise en place d’outils et de mécanismes pertinents. « Des engagements ont été pris de part et d’autre pour trouver des solutions aux préoccupations du secteur privé et des acteurs publics. Après dix mois, il est opportun que nous nous retrouvions pour faire le point et nous projeter surtout pour l’année 2018 », dira de son côté, Paulin Assigbé, président du comité d’organisation et conseiller technique aux Organisations professionnelles et à l’entreprenariat agricole du ministre en charge de l’Agriculture, par ailleurs président du comité d’organisation des travaux.
Les recommandations issues de ces deuxièmes assises du dialogue public-privé et le mémorandum que projettent de signer les parties prenantes serviront par ailleurs à mieux encadrer les plans de travail 2018 des ministères concernés afin qu’ils soient mieux articulés aux actions clés nécessaires pour booster les trois filières en lien avec les orientations stratégiques définies dans le Programme d’action du Gouvernement et le Plan stratégique de développement du secteur agricole approuvé le 2 novembre dernier en Conseil des ministres. Un plan qui, de l’avis du directeur de cabinet du ministère chargé de l’Agriculture, Amadou Barassounon Ali, est une synthèse des préoccupations et défis du secteur agricole et a été largement apprécié par le gouvernement. Le dialogue public-privé autour des filières anacarde, riz et karité est aussi fortement soutenu par le Programme promotion de l’agriculture (ProAgri) de la Giz.
Fruit d’un long processus de plusieurs années, le dialogue public-privé est un instrument de promotion des filières agricoles dont les valeurs ajoutées sont appelées à alimenter le contenu des politiques sectorielles et sous-sectorielles afin que cela devienne un véritable outil pour la recherche de solutions concertées pour les filières supra citées et pour l’ensemble des filières agricoles de notre pays.
Josué F. MEHOUENOU