Les urnes ont parlé. Sous réserve des recours et de l’homologation des résultats provisoires par le ministère de l’enseignement supérieur, le prochain successeur du recteur Brice Sinsin est le professeur Maxime da Cruz. Plébiscité avec 65%, le vice-recteur de l’équipe sortante peut pousser un ouf de soulagement. Mais, en attendant les résultats définitifs, la grande leçon du scrutin d’hier à l’Uac est que la continuité a encore droit de cité.
Aussi, et il ne faut pas l’occulter, le poste de recteur n’a jamais autant suscité d’intérêt. Pour la première fois, cinq listes se sont affrontées pour le graal. L’engouement pour le scrutin rectoral était si grand que des observateurs et superviseurs extérieurs se sont invités à la fête électorale. A l’arrivée, pas d’incident majeur. La communauté universitaire a fait preuve de maturité et a, en toute conscience, décidé de son avenir. Et puisque c’est le choix de la majorité, dès le 18 décembre prochain, le professeur Maxime da Cruz prend les commandes.
Enfin, pour les trois prochaines années, il s’est désormais, dans les urnes, donné les moyens de succéder à Brice Sinsin et de se mettre davantage au service de la communauté universitaire. Alors, pour une continuité à l’Uac, nous y sommes !
Sans transition donc, l’équipe da Cruz fera la preuve de son expérience dans la gestion des affaires universitaires. Mais, qu’on ne s’y trompe pas. Plus l’espérance est grande, plus la déception est souvent violente. Personne ne le souhaite. Toutefois, si l’équipe da Cruz veut vraiment réussir, qu’elle prenne garde. A l’épreuve des défis à relever et des tirs nourris des étudiants et des détracteurs, il faut qu’elle privilégie le dialogue.
Déjà qu’il est dit qu’elle est comptable du bilan du recteur sortant et pourtant, elle s’en sort avec un tel score, qu’elle s’assure alors de s’appuyer sur l’héritage de Brice Sinsin. Sinon, avec 65% d’adhésion au programme de la liste Nouvelle vision, le message du corps électoral est plus que clair : « c’est au bout de l’ancienne corde, qu’il souhaite que la nouvelle soit tissée ». Et pour véritablement s’inscrire dans cette dynamique, da Cruz et ses amis sont, on ne le dira jamais assez, les mieux placés.
Du moins, plus expérimentés pour continuer les réformes du prédécesseur et, pourquoi pas, les améliorer. D’ailleurs, l’équipe da Cruz n’échappera pas à la gestion des mouvements de grève sur le campus d’Abomey-Calavi. Ensuite et c’est indéniable, elle sera confrontée au dossier « maîtrise des flux ». Puis, goûtera aux critiques sur sa gouvernance administrative et financière. En dépit de tout, de l’objectif central qui est l’amélioration des conditions d’études à l’Uac, le recteur da Cruz s’est engagé à y travailler.
Facile à dire qu’à faire. Mais, si des distinctions à l’international pour sa capacité managériale, le recteur sortant a réussi à en récolter, on n’en demandera pas moins à son successeur. Et comme la communauté universitaire n’a pas besoin d’une éternité pour apprécier la compétence et la qualité au service de l’Uac, très bientôt, elle jugera. Mais avant, disons bienvenue à da Cruz et son équipe et que la chance les accompagne !
Angelo DOSSOUMOU