Les syndicats reçus à la Prèsidence demain
La situation devenant de plus en plus critique dans le secteur de la santé malgré les multiples séances de négociations et le message d’assurance du gouvernement, le chef de l’Etat, Patrice Talon a décidé de s’assoir à la table des négociations. Ce samedi, 11 novembre 2017, les responsables syndicaux de la santé vont s’entretenir avec le Président de la République en vue de tenter à nouveau, le dégel de la crise.
Le ton était plus que jamais à la révolte dans le rang des responsables syndicaux du secteur de la santé quand le ministre de la santé a, au cours de sa sortie médiatique du 07 novembre 2017, brandi la menace de défalcation. Ce qui envenima simplement la situation puisque les agents de santé menacent, à leur tour, de recourir à un mouvement de paralysie sans service minimum si un kopeck venait à être défalqué de leurs salaires mensuels. L’échec de la délégation gouvernementale dans la résolution de la crise venait alors de se constater. Il revenait au Chef de l’Etat de sauver les meubles pour éviter le pire aux patients. A cet effet, la séance d’échanges avec le Collectif des syndicats de la santé devra permettre de rassurer les uns et les autres sur les différents points de revendications. Le Chef de l’Etat a pris la mesure de la situation et décidé de rencontrer les syndicats du secteur pour un terrain d’entente ce samedi 11 novembre 2017, au palais de la République. Evoquant les mesures pratiques prises par le gouvernement, le ministre affirme que « par rapport au paiement des arriérés de prime de motivation et de risque, un montant de deux milliards quatre cent soixante-neuf millions cent cinquante-huit mille (2.469.158.000) soit le tiers du montant total dû depuis 10 ans, sera immédiatement débloqué au profit des travailleurs. Les deux autres tiers seront payés sur deux semestres de manière à solder au plus tard en décembre 2018 la totalité des arriérés. En ce qui concerne les doléances d’ordre administratif et relatives à la carrière des agents, les instructions sont données à toutes les structures impliquées pour que les diligences nécessaires soient faites pour une prise en compte rapide des préoccupations des travailleurs. Le rapport de la commission des réformes a été remis au collectif des syndicats depuis le 18 Septembre 2017. Nous attendons de recevoir leurs observations et contributions pertinentes. A ce propos, vous pouvez vous-mêmes relever qu’il est curieux que près de deux mois après réception dudit rapport, les partenaires sociaux n’aient formulé aucune observation ni suggestion, mais s’emploient à dénoncer des choses qui n’existent d’ailleurs pas au rapport, et parcourent les plateaux de télévision pour critiquer au lieu de soumettre leurs observations. Quant à l’exigence de rapporter la décision de création du comité technique de mise en œuvre desdites réformes, le Gouvernement estime que les partenaires sociaux vont au-delà de leurs prérogatives. Cette revendication est de nature à empêcher la concrétisation des réformes qui sont opportunes et indispensables pour apporter des solutions aux maux qui minent le secteur de la santé. Mais comme je l’ai mentionné plus haut, le Gouvernement reste entièrement disponible pour considérer les propositions pertinentes que feront les partenaires sociaux suite à l’examen du rapport.» Un point des négociations, désapprouvé par les responsables syndicaux qui estiment qu’il y a marché de dupe. Les agents de santé n’entendent point démordre et annoncent même une gigantesque marche de protestation dans l’Ouémé. Tout en exprimant son étonnement face à la poursuite du mouvement de paralysie malgré les mesures prises par le gouvernement, le ministre estime que les responsables syndicaux du secteur distillent des contre-vérités dans l’opinion publique. Selon ses dires, il n’est point question, dans les réformes, de privatiser les hôpitaux ni de remettre en cause les acquis des travailleurs. Pour lui, l’effectif pléthorique des syndicats dans le secteur de la santé n’est pas de nature à favoriser un dialogue efficace. A présent, les regards seront tournés vers le Palais de la République ce samedi pour espérer une sortie de crise !
Aziz BADAROU