Le premier secrétaire du Parti communiste du Bénin (Pcb), Philippe Noudjènoumè s’est prononcé vendredi, 10 novembre 2017, sur l’affaire souscription de dépôt à terme dans une banque en faillite et sans agrément, contre le versement de retro commissions à hauteur de 71 994 737 Fcfa, impliquant Laurent Mètongnon, alors Président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale dont émane les fonds. Il s’insurge à travers une conférence de presse animée au siège du parti, contre ces allégations et crie à la provocation.
Par décision n°605/CB/C du 13 décembre 2011, la commission bancaire de l’Uemoa a retiré l’agrément de la Bibe et a nommé un liquidateur. Contre cette décision de la commission bancaire, le ministre des finances du Bénin a fait un recours, examiné au conseil des ministres de l’Uemoa et a donné lieu à une décision N°CM/UMOA/035/12/013 du 19 décembre 2013. Par arrêté n°1258-1259-1260/MEF/DC/SGM/DGTCP/DAMF/BMC/SP du 14 mai 2014, pris par le ministre des finances du Bénin, il a été mis fin à l’administration provisoire de la Bibe, à la fonction d’administration provisoire et portant nomination d’un directeur général par intérim. S’appuyant sur lesdites décisions, le conférencier Philippe Noudjènoumè, a affirmé que la Bibe a retrouvé son agrément d’exercice de la fonction bancaire, car à l’en croire, selon la décision du conseil des ministres, « les autorités compétentes ont obtenu du conseil des ministres de l’Uemoa en 2012 de placer l’établissement sous administration provisoire, tout en lui conservant l’agrément ». Ce qui stipule selon ses propos, qu’à partir de 2012, la Bibe a recouvré son agrément. En effet dans ses explications, Philippe Noudjènoumè a fait savoir que les placements à la Bibe des fonds de la Cnss au titre de 2014, sont intervenus après la décision ministérielle de mai 2014, mettant fin à l’administration provisoire de l’institution bancaire et nomination par le gouvernement du directeur général par intérim. Les placements de l’année 2014 sont donc intervenus à l’en croire, le 22 septembre 2014 et les placements ultérieurs, ceux de 2015 répondent de la même logique. « Il est donc faux d’affirmer que la Cnss a placé de l’argent dans une banque qui n’avait plus d’agrément », a martelé le conférencier.
Quelles sont les preuves de la perception par Laurent Mètongnon de retro commission ?
Pour le conférencier, le ministre des finances, Romuald Wadagni, semble avoir apporté la réponse dans sa sortie médiatique au sujet de l’affaire « Il faut savoir si un système de retro commission est payé en espèce, il est difficile d’exhiber une preuve palpable qu’une telle personne a perçu », a affirmé le ministre. Ainsi selon le conférencier, on pourrait encore naviguer sur le vague d’une simple présomption de culpabilité à l’endroit de la Cnss dans son ensemble et non du Président du Conseil d’administration. A l’en croire, à considérer le contexte politique, il est aisé de constater qu’il s’agit d’une opération d’intimidation politique du pouvoir de la rupture contre le peuple à travers un individu. Car selon ses propos, qui connaît Laurent Mètongnon sait qu’il est depuis des lustres un acteur de proue tant dans le mouvement syndical que dans le mouvement pour la bonne gouvernance.
Thomas AZANMASSO