Le gouvernement de la rupture, à travers son programme « Bénin Taxi », n’a pas fait que des heureux notamment avec des emplois générés mais les autres acteurs professionnels du transport urbain connaissent désormais de sérieuses difficultés pour accroître leurs chiffres d’affaires. Et pour cause, de nombreux avantages accordés à « Bénin Taxi » au détriment des compagnies privées de taxi.
C’est désormais plus que difficile pour les acteurs privés du transport urbain de renflouer comme par le passé leur caisse. Si les véhicules de « Bénin Taxi » ont été acquis hors taxes au niveau de la douane, c’est clair que les tarifs proposés par les conducteurs doivent mieux séduire les clients que ceux proposés par les compagnies privées de taxi qui ne bénéficient pas des mêmes avantages fiscaux. Du coup, la concurrence déloyale est simplement en passe de prendre corps dans le transport urbain au Bénin. Pire, avec une flotte de 300 véhicules pour assurer le trafic urbain à Cotonou et autres villes béninoises, « Bénin Taxi rafle si aisément la clientèle des compagnies privées de taxi qui, pourtant, continuent d’être asphyxiées par les impôts. Le hic est que ces acteurs professionnels exerçant dans le privé n’ont point été associés à la mise en œuvre du programme. Ce qui aurait cependant permis de cerner véritablement les réalités du terrain et prendre des mesures subséquentes pour garantir l’équilibre du marché. Approchée, une source a bien voulu apporter des clarifications. « Il est clair que la cible de Bénin Taxi est particulière. A ce titre, la demande et l’offre du service qui le concerne sont complètement différentes de celles du Zémidjan. Les touristes et autres visiteurs étrangers de notre pays sont pour la plupart, beaucoup moins habitués à la moto et leurs exigences sécuritaires sont un souci légitime. De même, nombreux sont les béninois de nos milieux urbains qui, pour diverses raisons, ne sont pas en mesure d’emprunter la moto pour leurs courses, ou qui souhaitent bénéficier de certaines commodités dans des marges de prix acceptables. « Bénin Taxi » se positionne comme une solution pour ces derniers. Par conséquent, il demeure certain, que le Zémidjan sera encore maître, pendant encore longtemps qu’il existera de nombreuses zones d’accès difficile dans nos villes et campagnes , a confié notre source. A l’en croire, le gouvernement aurait également pris certaines mesures pour alléger les exigences fiscales aux compagnies privées de taxi. « Quant aux autres compagnies de taxis, l’Etat a pris des mesures fiscales d’exonération sur l’acquisition des véhicules à usage de Taxi pour réduire leurs coûts afin de supprimer l’avantage d’une concurrence déloyale qu’aurait « Bénin Taxi » du fait de l’acquisition hors taxes de ses véhicules. L’autre effet attendu est que « Bénin Taxi » crée une émulation favorable à la transformation du parc automobile taxi de notre pays, dans le respect de la diversité et de la différenciation des services offerts », nous a-t-elle confiée. Mais il convient de se demander si ces mesures de réduction de coûts des prestations douanières ou fiscales sont de nature à éviter l’extermination de ces compagnies privées de taxi. La question reste posée et la réalité sur le terrain en est toute autre car ces acteurs privés continuent de se plaindre.
Mike Mahouna