Bientôt un an, les populations béninoises et particulièrement celles « cotonoises » ont été comme agressées par les bruits assourdissants des Caterpillar et chenilles sortis sur ordre de la préfecture pour piloter l’opération déguerpissement du domaine public illégalement occupé.
Un an après, les paroles mielleuses n’ont toujours pas accouché des ouvrages promis et pouvant calmer ne serait-ce parce que la ville aura été réellement embellie, les récriminations des populations déguerpies à tort ou à raison. Sinon qu’ils sont devenus des nids à insectes et autres bestioles nuisibles.
Un petit tour dans la ville de Cotonou permet d’observer juste le vide laissé après le passage de ces engins à croire qu’on était en situation d’insurrection. Jusqu’à présent, certains des endroits visités par lesdits engins ne sont toujours pas débarrassés des gravats.
Et que n’a-t-on pas dit pour justifier une opération mal conduite qui aurait pu attendre ? La dimension sociale n’ayant nullement préoccupé l’Etat et l’autorité préfectorale, ce sont des pères et/ou mères de familles, des jeunes qui ont pu contourner les affres du chômage qui se verront du jour au lendemain, à nouveau, face à ses sévices. D’autres font toujours face aux problèmes de remboursement des prêts obtenus auprès des structures de micro finance alors qu’ils ne s’attendaient pas à cette situation.
Et dans ces cas de remboursement de ces dettes, certains s’en sortent à bon compte ou difficilement, d’autres par contre ont dû prendre la tangente, s’ils n’ont pas fait l’objet de saisies opérées. Les plus heureux qui pourraient pousser un ouf de soulagement pas fier d’ailleurs, étant ceux qui ont eu la chance extraordinaire de voir leurs avaliseurs prendre le relais des remboursements.
Un an presque après l’opération déguerpissement du domaine public qui a fait grand fracas, Cotonou s’embellit certes mais avec les efforts des populations qui n’arrêtent pas de construire de beaux bâtiments.
Kolawolé Maxime SANNY