Cas Pratique : Cotonou, 14 heures et un soleil de plomb sur le boulevard du Canada comme d’ailleurs, sur toute la ville. Puis, cette scène qui ne pouvait passée inaperçue. Une grosse cylindrée du genre de celles que l’on trouve rarement sur le parking de canal 3, venait de marquer un arrêt brusque à moins d’un mètre d’un motocycliste qui pourtant s’était garé volontairement là, juste devant notre grosse cylindrée.
A peine descendu, le motocycliste fonça droit sur la voiture, donna de violents coups sur le capot avant de se diriger vers la portière qu’il essaya d’ouvrir frénétiquement mais, en vain. Et pendant que la brute, se démenait avec la portière, la dame, morte de peur visiblement, mais calme tout de même, a dû s’enfermer le temps que passe l’orage passe.
L’orage, c’était aussi les insultes qui pleuvaient. Il faut bien vous épargner leur teneur. Encore que ce sont les mêmes, obscénités qui s’abattent drues et systématiquement sur les dames notamment, quand, par mégarde, il leur arrivait de se rendre coupables d’un simple mauvais dépassement.
Et si, elles sont de loin les victimes privilégiées de nos champions à la langue fourchues, il faut admettre qu’elles ne sont pas les seules. A Cotonou, bien plus qu’ailleurs, la vulgarité a de la côte, et nul n’en est épargné. C’est à croire que sur nos artères, ne circulent que des enfants de rue. Le langage est proche des immondices. Non, il nous vient plutôt droit des immondices et Dieu sait combien, il y en a sous nos cieux.
Que dire alors de tous ces gentils messieurs, ne serait-ce que d’apparence, en costard, cravate et mocassins, qui, malgré une allure raffinée, se révèlent à l’arrivée, incapables de faire la différence pour se montrer moins racailles que la racaille.
Et comme on le voit bien, la grossièreté n’est pas que dans la rue. Elle a déménagé dans nos bureaux, dans nos écoles ou encore dans nos universités. Elle est parfois en mission républicaine, en uniforme ou même en blouson. On le retrouve au stade, au restaurant, sur les réseaux sociaux et un peu partout où tout le monde peut écoper d’un fils de pute, d’un pauvre enculé, d’un ‘’va chier’’ à l’ouest et que sais-je encore… ?
Et, je ne vous parle pas là, de tous ses petits vantards au complexe pathologique, ne sachant absolument rien des bonnes manières, ni en société, ni au foyer, et qui voulant toujours attirer les regards sur eux, finissent alors par paraître comme de véritables charretiers, incapables d’un minimum de politesse et de courtoisie.
La Gangrène se répand à une vitesse de croisière. Le moment est peut-être venu d’en parler afin que ça se sache qu’on peut bien être à la mode, et même se faire valoir tout en faisant honneur à son éducation et à ses parents.
En vérité, entre ce que nous croyons paraître, et ce que nous paraissons vraiment, le fossé est souvent énorme et très loin de mériter la réputation digne d’un gentleman !
Isac A. YAÏ, Naguib ALAGBE