Le gouvernement béninois vient d'adopter deux plans stratégiques en vue de booster le secteur agricole au Bénin pour la période allant de 2017 à 2025, a appris samedi Xinhua auprès du Secrétariat général du gouvernement.
Il s'agit notamment du Plan stratégique de développement du secteur agricole (PSDSA) 2017-2025 et du Plan national d'investissements agricoles et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021.
Selon cette même source, ces stratégies visent notamment, à instaurer une nouvelle dynamique de promotion de filières agricoles, à travers l'amélioration des systèmes de production grâce à une politique responsable de modernisation de l'agriculture et la promotion de l'agro-industrie gérée par le secteur privé.
"Les efforts seront centrés sur la productivité et la compétitivité des filières phares à haute valeur ajoutée et conventionnelles: ananas, anacarde, produits maraîchers, avec l'extension des surfaces cultivables, l'amélioration de la productivité et le développement des filières d'exportation de produits transformés pour répondre à l'augmentation des besoins alimentaires de la population et de l'accès aux marchés", explique la même source, qui précise qu'un accent particulier sera mis sur les instruments et trains de mesures favorisant l'investissement privé dans le secteur agricole et rural.
Dans cette perspective, souligne la même source, le gouvernement lancera un programme de diversification et de promotion des filières agricoles à forte valeur ajoutée, filières conventionnelles, coton, autres filières ainsi que la modernisation des infrastructures agricoles.
Selon une récente étude réalisée par le ministère béninois de l'Agriculture, de l'Elevage et de la pêche, le Bénin dispose de nombreux atouts naturels pour accroître sa production agricole.
Ainsi, au plan physique, seulement 17% (soit environ 1.375.000 ha) de la superficie agricole utile sont annuellement cultivés avec 60% consacrés aux principales cultures vivrières. De même sur 60.000 hectares de bas-fonds disponibles, 7.000 hectares seulement (soit 11%) sont exploités.
Au plan hydrologique, révèle la même étude, le Bénin est doté d'un vaste réseau hydrographique avec une réserve estimée à 13 milliards de m3 en eau de surface et 1,8 milliards de m3 d'eau souterraine mobilisables pour les cultures irriguées et retenues d'eau à usage multiple.
Malgré ces atouts importants, note la même étude, l'agriculture béninoise fait face à des contraintes d'ordre naturel, lié aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles ; structurel, avec des disparités régionales très marquées au niveau de la répartition des terres cultivables et un mode de gestion de ces terres caractérisé par une exploitation minière entraînant la réduction drastique de leur fertilité ; économique, avec un revenu agricole resté faible ne dépassant pas 300 dollars par ménage et par an. De plus, la facture alimentaire du pays représente une part importante des sorties de devises (60 à 100 milliards de F CFA entre 2002 et 2005), essentiellement pour le riz, la volaille, le poisson et les produits laitiers.
"Ces contraintes sont aggravées par les limites des politiques et stratégies agricoles se traduisant par l'inexistence de loi d'orientation agricole, l'inadéquation de la fiscalité sur les entreprises agricoles et l'absence de mesures incitatives pour l'entreprenariat agricole, l'inorganisation de la chaîne d'approvisionnement en intrants agricoles (hors sous secteur cotonnier), l'inadaptation du système de crédit et de financement agricoles et l'absence d'un système d'assurance pour gérer les risques du secteur agricole", souligne la même étude.
Tout en étant le premier réservoir d'emplois, le secteur agricole constitue la principale source de création de la richesse économique nationale. Plus de 60% des actifs masculins et 35,9% des actifs féminins réellement occupés exercent une profession agricole.
Par ailleurs, souligne la même étude, la contribution du secteur agricole au PIB a évolué de 34% en 1995 à 32,6% en 2005 puis à 29,89% en 2008, soit en moyenne un taux de 34,3% sur la période 1995-2005 et de 30,48% sur la période 2005-2008. La production végétale y est prépondérante et intervient en moyenne pour 24,1% tandis que les productions animale et halieutique ont contribué en moyenne respectivement pour 5,9% et 4,2% sur la période 1995-2005.