Par arrêté ministériel signé du ministre de l’intérieur, Sacca Lafia, le gouvernement béninois a décidé d’écourter le séjour au Bénin du Directeur Général de NTN Bénin, Stephen Blewett. Selon l’arrêté du ministre de l’intérieur, il lui est reproché d’avoir mené des « activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public ». Le rejet de ce motif par la direction générale de MTN Bénin, dans un communiqué en date du 17 novembre dernier, lance le débat sur les vraies raisons de l’expulsion du DG MTN Bénin.
En effet, selon la dernière parution de Jeune Afrique, plusieurs cadres de MTN Bénin ont confirmé le motif avancé par le gouvernement béninois. Interrogé sous anonymat, ils ont affirmé que le DG expulsé serait farouchement opposé au paiement des redevances pour l’utilisation des fréquences. Ce qui est visiblement à la base des relations tendues entre le directeur général de MTN Bénin Stephen Blewett et les autorités gouvernementales depuis quelque temps. Il est important de rappeler que le gouvernement béninois exigeait de MTN Bénin les redevances sur utilisation de fréquence pour l’année 2016 qui s’élèvent à 57, 6 milliards de franc Cfa, et pour l’année en cours, 76,8 milliards. Ainsi, face au refus de MTN Bénin, l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep Bénin) a annoncé, le 07 novembre dernier, l’ouverture d’une procédure de sanction à l’encontre de MTN Bénin, procédure au terme de laquelle, le réseau de téléphonie mobile risque de devoir régler plus de 134 milliards de Fca de pénalité.
A défaut, MTN Bénin encourt la suspension ou le retrait de son autorisation d’exercer. Le refus de MTN Bénin de payer ses redevances se justifie selon d’autres sources, par le fait que la filiale sud-africaine aurait trouvé que la taxe en question est la plus chère d’Afrique de l’Ouest, tout en dénonçant l’iniquité du montant. Concrètement, le gouvernement béninois ne souhaiterait plus avoir comme interlocuteur la personne de Stephen Blewett. La polémique de l’expulsion de ce dernier s’est amplifiée en fin de semaine et le weekend sur les médias nationaux, donnant droit à plusieurs interprétations.
Yannick SOMALON