L’ancien Président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) Laurent Metongnon séjourne depuis vendredi dernier dans une unité de la Police nationale. En effet, convoqué par l’Ex Brigade économique et financière (Bef) dans le cadre du dossier de placement de 17 milliards des fonds de la Cnss à la Bibe contre une commission occulte de 71 millions de Fcfa, il a été gardé à vue. Selon le Conseil des ministres du 02 Novembre dernier, Laurent Mètognon a été cité dans le rapport de vérification de l’Inspection générale des finances (Igf), de même que Mora Moussa et Célestin Ahonon, respectivement Directeur Financier et Directeur Général de la Cnss au moment des faits. Et dans le cadre de l’enquête diligentée par l’Ex Bef, les différents responsables et anciens responsables de la Cnss défilent depuis quelques jours devant cette unité de la police nationale. C’est ainsi que le Directeur Général de la Cnss, Dramane Diatema y a été écouté pour donner des explications sur ce qu’il en sait de cette affaire, balayant du revers de la main, toutes les accusations portées à son encontre. Faut-il le rappeler, ce dernier a été accusé par l’ancien Président du Conseil d’administration de la Cnss d’avoir placé 4 milliards de Fcfa à la Bibe. A sa suite, le Directeur Financier Mora Moussa a été écouté avant d’être limogé.
Ce fut donc le tour de Laurent Mètognon d’être écouté le vendredi dernier. L’ex Président du Conseil d’administration de la Cnss a fait sa déposition aux environs de 12h, avant d’être mis en confrontation face au sieur Boko, Directeur général de la banque au moment des faits. De cette contradiction, les officiers ont alors jugé nécessaire la garde à vue du mis en cause. On se souvient qu’au cours d’un point de presse, il y a quelques jours, le ministre des finances Romuald Wadagni qualifiait ce placement de 17 milliards de Fcfa, dans une banque en faillite d’un acte anormal de gestion. « Logiquement, le choix d’une telle banque est très risqué. Le conseil d’administration et son président d’alors avaient le choix de placer l’argent dans plusieurs autres banques qui offraient plus de garantie et le même taux d’intérêt », avait-il laissé entendre. Le mystère reste donc entier dans ce dossier. Et l’enquête diligentée par le procureur Togbonon suit donc son cours.
Patrice SOKEGBE