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Ravip : la commission nationale de supervision s’imprègne des réalités du terrain
Publié le mardi 21 novembre 2017  |  Fraternité
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© RFI par Delphine Bousquet
Le RAVIP, recensement administratif à vocation d`identification de la population, a démarré ce mercredi 1er novembre 2017, au Bénin.




Une délégation de la commission nationale de supervision du recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) composée des ministres Adidjatou Mathys et Salimane Karimou en compagnie du préfet Daniel Valère Sètonougbo, des coordonnateurs, Noël Akissowé, Jean-Claude Ahouanvoébla et des députés natifs du Plateau, a sillonné dimanche, quelques centres d’enrôlement dans les cinq communes du département du Plateau pour s’enquérir du déroulement de l’opération et s’imprégner des difficultés des acteurs. Cette tournée a permis au ministre Adidjatou Mathys et sa suite de prendre connaissance des difficultés auxquelles font face agents recenseurs et populations dans les cinq communes du département du Plateau ainsi que les réalités du terrain.
Partis du poste d’enrôlement de la place Idi de Kétou à Ifangni en passant par ceux de l’école primaire publique d’Oké – Ola à Pobè, de l’arrondissement d’Ikpinlè dans la commune d’Adja – Ouèrè et d’Araromi dans l’arrondissement 1 de Sakété, les difficultés sont les mêmes. L’impatience des citoyens, l’insuffisance et le déploiement des kits, l’incivisme, le manque de formulaire, la non permanence des élus locaux par endroit sont entre autres difficultés portées à la connaissance des membres de la commission de supervision. A cela, s’ajoutent d’autres problèmes liés aux témoignages et à la lenteur de l’enrôlement. Les membres de la délégation ont rassuré les populations que des réponses seront apportées aux problèmes constatés. Ils ont également insisté sur l’importance de l’opération.
« Le Ravip est une opération qui à terme, permettra de doter tout le Bénin d’un registre d’identification de la population, de régler les problèmes d’acte de naissance à travers un état civil moderne et permettra à chaque citoyen, de disposer d’une carte d’identité nationale numérique », a fait savoir le ministre de la fonction publique, Mathys Adidjatou.
Le coordonnateur national du Ravip, Jean-Claude Ahouanvoébla a pour sa part, rassuré des dispositions qui sont en train d’être prises par l’agence nationale de traitement (ANT) pour régler les problèmes techniques sur le terrain. « Il sera déployé incessamment des agents communautaires qui vont s’occuper spécifiquement des problèmes techniques et voir avec les autorités locales comment peut se faire la mobilité des kits sur le terrain », a-t-annoncé.
Satisfaits de la mobilisation dans chacune des communes du département, les membres de la délégation ont exhorté les populations à la patience et invité les uns et les autres à tout faire pour se faire enrôler.

Jean Aholou évoque l’utilité du Numéro Personnel d’Identification (NPI)
Le président du comité de pilotage du Ravip était l’invité de l’émission « 90 mn pour convaincre » de la radio nationale, ce dimanche 19 novembre 2017. Au menu des échanges avec les journalises Henri N’da Sékou et Marie Léa Yémandro, Jean Aholou a exposé les multiples utilisations de la carte qui sera issue du Ravip, le rôle de l’Agence national de traitement (Ant) dans cette phase de l’opération avant d’inviter les populations qui ne se sont pas encore recensées à le faire au plus vite. Selon ses prévisions, le Ravip coûtera environ une trentaine de milliards de francs CFA à l’Etat béninois.
Démarré le 1er novembre 2017 au plan national, le Recensement administratif à vocation initiale d’identification de la population suit son cours normal, selon Jean Aholou, président du comité du pilotage du projet. Invité sur l’émission « 90 mn pour convaincre » de la chaîne nationale, il a évoqué l’importance du recensement et son caractère obligatoire pour tout citoyen.
« Le Ravip est la forme la plus avancée de tous les recensements que le Bénin ait connus jusque-là, en termes de technologie mise en œuvre et d’encadrement juridique », affirme-t-il. Ce projet est la mise en œuvre de la loi n°2017-08 du 19 juin 2017 portant identification des personnes physiques en République du Bénin.
Selon lui, cette loi comporte des innovations majeures qui ont permis au gouvernement de mettre en œuvre ce recensement. Les dispositions de l’article 4 de cette loi, visent à doter chaque citoyen d’un numéro personnel d’identification (NPI) et celles de l’article 6 viennent régler les cas des étrangers résidant au Bénin en les dotant d’un numéro personnel d’identification de résident.
« Vous ne pouvez rien faire au Bénin sans cette carte, même demander un compteur électrique à la Sbee, un compteur d’eau à la Soneb, exige obligatoirement de vous que vous fournissiez votre numéro personnel d’identification, parce que l’Etat, dans le cadre de la planification de son développement à cerner avec certitude l’identité de ses citoyens », soutient-il.
Concernant l’administration des opérations d’enrôlement, il précise que le Ravip est sous la conduite de l’Agence national de traitement (Ant) en attendant la création de l’Agence nationale d’identification de la population. « C’est momentanément que l’Ant s’est retrouvée dans le rôle en attendant que l’Etat puisse donner un cadre institutionnel à l’Agence nationale d’identification de la population », a-t-il déclaré.
L’Agence national de traitement, d’après lui, coordonne toutes les activités de terrain, partant de la répartition des kits sur le plan national, de l’identification des centres de collecte, en partenariat avec les élus locaux, et du traitement de ces opérations. Elle est appuyée par l’opérateur technologique Safran qui a des expériences avérées en la matière et a mis à sa disposition des équipements performants.
L’Ant, poursuit-il a mis en place un système de zonage à partir des centres déjà institués. Ces centres de collecte sur le plan national sont au nombre de 2162 dont 1500 ouverts le 1er novembre dernier avec 1500 kits. Concernant les dépenses globales pour cette opération, il a expliqué qu’en termes de prévision, le Ravip coûtera une trentaine de milliards de francs CFA à l’Etat béninois. Selon ses explications, la carte du Ravip servira comme carte d’étudiant, carte scolaire et pièce d’identité avec des usages multiples. Avant d’inviter tous les Béninois à faire l’enregistrement et à mobiliser leurs proches autour du Ravip pour la réussite de l’opération, il a promis que les difficultés notées çà et là seront incessamment corrigées. Après les six mois d’enrôlement, la prochaine étape sera celle de la modernisation de l’état civil béninois.
Boniface CAKPO (Coll)
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