L’ambiance est délétère à la mairie de Tanguiéta. Les conseillers communaux sont en porte-à-faux avec les dernières nominations opérées par le maire Paul N. Sahgui. Selon les indiscrétions des conseillers mécontents de la gestion de l’autorité communale, l’homme aurait décidé de faire cavalier seul en se passant de son conseil communal et ceci, en violation de la loi sur la décentralisation. Les derniers actes signés par Paul Sahgui sont donc vivement contestés et continuent d’enfler la polémique à la mairie de Tanguiéta.
Il s’agit notamment des arrêtés 2017 n°028-48 du 23/08/2017 portant création, organisation et fonctionnement de la Mairie de Tanguiéta et 2017 n°028-50 04/09/2017 portant nomination des chefs de service de la mairie de Tanguiéta. Pour les conseillers, ‘’les deux documents expriment la propension du Maire à facilement violer les textes de la décentralisation et à bafouer l’autorité du conseil communal’’.
D’une part, ils font observer que, la création de nouveaux services implique obligatoirement une incidence financière d’où, la nécessité d’une délibération du conseil communal légitime. D’autre part, ils s’interrogent sur les résultats auxquels s’attend le maire en relevant de leurs fonctions, des collaborateurs qui ont été recrutés suivant des profils déterminés et en les faisant remplacer par des agents n’ayant pas le profil adéquat, la compétence souhaitée, encore moins l’expérience dans les domaines concernés.
Aussi, les conseillers ne s’expliquent pas comment, un chef division eau et assainissement devienne chef service technique avec son diplôme de Bac B, qu’un chef service planification et développement local soit nommé chef service affaire générale alors qu’il est détenteur d’un master en gestion des projets. La liste n’est pas exhaustive. C’est au regard de ces faits, que le conseil communal s’insurge contre la mauvaise gestion des ressources humaines à la mairie de Tanguiéta.
Car, les agents dont il s’agit seraient recrutés sur poste et à travers des profils bien définis. Cela devrait plutôt être capitalisé pour les droits et obligations applicables à ces agents par rapport à leur évaluation, leur notation et leur avancement conformément à la loi citée plus haut. « Vos arrêtés querellés envisagent de confier la gestion de la Mairie a des agents inexpérimentés et sans qualification, alors même qu’il existe un vrai problème de maitrise des principes élémentaires de management. Vous voulez ainsi instaurer une gestion approximative et sans garantie d’efficacité… ». Telle est la conviction des membres du conseil communal qui restent mobilisés pour faire entendre raison à leur maire.
Richard AKOTCHAYE