L’ancien président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) est placé sous mandat de dépôt. Laurent Mètongnon et YoussaoAboudou Saliou sont déposés à la prison civile de Cotonou dans l’affaire «placements hasardeux à la Bibe». Plusieurs d’autres inculpés seront poursuivis sans mandat. Le procès s’ouvre le 19 décembre 2017.
Laurent Mètongnon ne recouvrera pas de sitôt sa liberté dans le dossier « placements hasardeux à la Bibe». Après 8 jours de garde à vue, le Procureur de la République près le Tribunal de première instance (Tpi) de Cotonou a trouvé opportun de le poursuivre. Selon l’un de ses avocats, Me Ibrahim Salami « Il y a des personnes qui sont poursuivies sans mandat, d’autres le sont avec mandat dont Laurent Mètongnon et YoussaoAboudou Saliou». L’avocat remettra en cause la procédure engagée contre son client. « Honnêtement, le dossier est vide parce que la preuve n’a pas été rapportée que les montants ont été remis. Normalement en l’absence de preuve, on ne devrait pas aller plus loin, encore moins les mettre sous mandat de dépôt », a-t-il déploré. Me Ibrahim Salami parlera aussi de menaces sur l’Etat de droit : « A la rigueur on aurait pu décider d’un non-lieu ou les poursuivre tous sans mandat. Mais le fait aujourd’hui de les poursuivre avec mandat et les déposer dans les conditions aussi rocambolesques, c’est vraiment regrettable pour l’Etat de droit». Ce jeudi, le Procureur de la République a aussi décidé de faire comparaître toutes les personnes inculpées le 19 décembre prochain. Il faut rappeler qu’on reproche à Laurent Mètongnon d’avoir cautionné des placements hasardeux de plusieurs milliards F Cfa de la Cnss à la Banque internationale du Bénin (Bibe) qui serait en difficulté. Laurent Mètongnon qui était président du Ca de la Cnss à l’époque aurait bénéficié des rétro-commissions occultes.
Laurent Mètongnon soutenu…C’est un tribunal plein à craquer qui a accueilli Laurent Mètongnon hier jeudi. Il y avait une foule mobilisée pour soutenir celui que les organisations syndicales qualifient de « détenu politique». Dans la cour du Tpi de Cotonou, on comptait en effet par milliers les soutiens du Secrétaire général de la Fesyntra-Finances entre temps en garde à vue à l’Ocertid. Très remontés contre le gouvernement, ils scandaient des slogans et exhibaient des banderoles contre Patrice Talon et ses proches collaborateurs. A les entendre, Laurent Mètongnon est une victime du régime de la Rupture. Pour eux, c’est un défenseur du peuple qu’on tente de bâillonner. La décision du Procureur de la République n’a pas émoussé les ardeurs des soutiens de Laurent Mètongnon. Ils promettent de rester vigilants et mobilisés.
M.M