Ce que redoutaient leurs parents et proches amis et sympathisants arriva. Le syndicaliste Laurent Mètongnon et Saliou Youssao Aboudou entament depuis hier leur séjour carcéral. Ils ont été placés sous mandat de dépôt après être présentés au Procureur de la République, Gilbert Togbonon.
Même si jusque-là les chefs d’accusation retenus par le Représentant du Ministère public sont encore inconnus, Laurent Mètongnon et Abdou Saliou Youssao sont selon les informations reçues, gardés pour les besoins de la procédure. Le Procureur de la République a sans doute estimé, au regard des éléments mis à sa disposition, qu’il faille poursuivre les deux anciens membres du Conseil d’administration de la Cnss. La voie de la correctionnalisation est celle préférée puisqu’en l’espèce, il s’agit d’une procédure de flagrant délit. La date retenue pour la comparution est fixée au 19 décembre.
« Confiance en la justice béninoise »
La justice une fois encore s’est révélée dans le dossier de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). On n’avait pas besoin de faire autant de bruit dans ce dossier qui revenait à la justice. Les amis et militants du Front pour un sursaut patriotique (Fsp) y sont allés très vite avec des arguments qui n’avaient dans le fond aucun impact réel pour la suite de la procédure. Le Droit, c’est les faits. Le Juge n’a rien d’autre à faire que de se baser sur les faits et c’est justement ce qui a été fait hier. Le Procureur de la République, face à une personne mise en cause, a deux options. Soit il poursuit, soit il classe. Au regard des faits, le Juge Togbonon a préféré cette fois-ci poursuivre les deux personnes en cause. Face à la justice, ni la couleur, ni le statut social encore moins la filiation n’a d’importance. Le syndicaliste Laurent Mètongnon n’est pas au-dessus de la Justice. Si au regard des faits, il doit être retenu pour les besoins de la procédure, le Juge n’avait autre choix que de le placer en détention. Il serait trop réducteur de parler de chasse aux sorcières, car il n’en est nullement pas le cas en l’espèce. Le plus important reste le dénouement du procès prévu pour le 19 décembre. Devant tout le monde, avec les arguments, de ses avocats et à l’aide de ses arguments le syndicaliste se défendra et l’opinion fera sa chapelle sur l’affaire. Pas de chasse aux sorcières, juste un respect de la procédure. Dura lex sed lex.
AbdourhamaneTouré