Dans la perspective de l’élaboration du document stratégique de lutte contre la traite des personnes au Bénin, le ministère du Plan et du Développement organise, les 23 et 24 novembre, les journées de réflexion nationale sur la traite des personnes au Bénin. La rencontre a été ouverte, ce jeudi, par Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères de la Coopération assurant l’intérim de son collègue du Plan.
Malgré ses efforts, le Bénin n’est pas encore parvenu à éradiquer la traite des personnes sur son territoire. Cet état de choses justifie la tenue, les 23 et 24 novembre, des réflexions nationales en vue de définir les orientations et dispositifs pour une lutte plus efficace.
Mariam Baba-Moussa Soumanou, présidente du comité d’organisation, fait savoir que le rapport 2017 des Etats-Unis sur la traite des personnes place le Bénin sur la liste de surveillance de catégorie 2 des pays n’ayant pas satisfait les normes en matière d’élimination du phénomène. Cette situation préoccupe les Etats-Unis qui, à travers leur ambassade, ont attiré l’attention du gouvernement sur le phénomène. Pour sa part, a-t-elle rapporté, le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement a rassuré la diplomate américaine de la détermination du Bénin à circonscrire le phénomène. C’est ainsi qu’il a mis en place un comité chargé de faire la recherche documentaire, la collecte d’informations et l’élaboration d’un chronogramme d’activité. Elle a rappelé les diverses actions entreprises pour en arriver au présent atelier.
En ce qui la concerne, Lucy Tamlyn, ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, a estimé qu’il est universellement reconnu que la traite des personnes en tant qu’une forme d’esclavage moderne est une violation des droits humains. Mais malheureusement, a-t-elle regretté, aucun pays au monde n’est à l’abri de cette pratique dégradante. Au regard de l’actualité récente sur la Libye, elle a souligné que l’atelier intervient à un moment crucial et que la traite des personnes est un fléau que l’on ne saurait sous-estimer. Selon elle, les présentes réflexions doivent permettre l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre la traite avec un plan d’action opérationnel axé sur les meilleures stratégies de répression des auteurs et une prise en charge efficace des victimes.
En ouvrant les travaux en lieu et place de son collègue du Plan, Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, se dit convaincu que les experts réunis en atelier sauront apporter leur contribution de qualité pour qu’on ait des résultats avec des perspectives pour l’éradication définitive de la traite des personnes dans ce pays. Dans ce cadre, il a assuré que le Bénin ne fera preuve d’aucune faille pour que ce fléau trouve des fromes insidieuses à sa perpétuation. « Un tel fléau a des implications négatives, voire fâcheuses sur le développement de notre pays », a-t-il noté ajoutant que la traite des personnes est « une entorse aux droits de l’homme » comme le précise la Constitution du Bénin. Ainsi, toutes les initiatives visant à combattre et à éradiquer le phénomène bénéficieront du soutien du gouvernement, a-t-il indiqué. Mais déjà, il faut souligner que le gouvernement a donné des consignes fermes au niveau des chancelleries et des frontières pour que la vigilance soit redoublée afin d'arrêter et déférer devant les tribunaux les auteurs et les complices de la traite des personnes?
Alain ALLABI