L’Assemblée nationale du Bénin s’invite dans l’actualité internationale qui défraie la chronique. Il s’agit de la traite des migrants d’Afrique subsaharienne en Libye. Treize députés dont Guy Mitokpè, Gildas Agonkan et Nourénou Atchadé ont déposé, ce jeudi 23 novembre, une question d’actualité sur la table du président de l’Assemblée nationale.
Ils invitent le gouvernement à s’expliquer sur le phénomène qui suscite moult indignations dans le monde en général et l’Afrique en particulier. Des indignations qui sont soutenues, depuis quelques jours, par un documentaire présenté sur une chaîne de télévision américaine et montrant des Noirs d’Afrique subsaharienne en train d’être vendus aux enchères comme des biens marchands. Une situation que les initiateurs de la question d’actualité estiment « dégradante et humiliante ». « Nous savons par ailleurs que les Noirs qui sont vendus en Libye sont pour la plupart des émigrants clandestins qui cherchent à entrer en Europe en affrontant les flots mortels de la mer », note la question d’actualité signée des treize députés.
Selon eux, le phénomène n’a pas laissé indifférentes des personnalités africaines ou descendants d’Africains, l’Union Africaine ainsi que certains pays africains subsahariens dont la Côte d’Ivoire, qui ont condamné cet état de choses. Le gouvernement ivoirien serait même allé plus loin, selon l’interpellation, en affrétant un avion pour le rapatriement de ses ressortissants en Libye. Pour les députés, le développement de cette situation devrait aussi interpeller le gouvernement du Bénin. C’est pourquoi, ils veulent savoir les raisons du silence jusqu’ici de l’Exécutif béninois face à l’évolution de cette affaire et sa position officielle sur ce dossier concernant l’humiliation de l’homme noir. Il est demandé par ailleurs au gouvernement de dire à la Représentation nationale le nombre exact des compatriotes vivant en Libye et les motivations pour lesquelles il n’a pas pris des dispositions pour le rapatriement de ces derniers.
Les signataires de la question exigent que le président de l’Assemblée nationale étudie en urgence la convocation d’une séance parlementaire sur la question pour permettre au gouvernement de se prononcer sur leurs préoccupations.
Th. C. N.