Une proposition de loi visant à instaurer un cadre légal moderne et actuel pour le pastoralisme au Bénin, est actuellement sur la table du bureau de l’Assemblée nationale béninoise en vue de son adoption, a appris vendredi Xinhua de source parlementaire à Cotonou.
Introduite au parlement béninois par les députés Eric Houndété et Robert Gbian, respectivement 1er et 2ème vices-présidents du Bureau de la 7ème Législature de l’Assemblée nationale béninoise, cette proposition de loi est la réponse législative aux nombreux cris de détresse des éleveurs et des agriculteurs qui sont confrontés chaque année à des conflits sanglants.
"Cette proposition de loi est conçue pour favoriser le développement de l’élevage des ruminants et la sécurisation de l’utilisation des ressources pastorales. Elle a vocation à régler définitivement les défis liés à la cohabitation des activités agricoles et pastorales dans l’espace rural", a confié à Xinhua, le député Eric Houndété, l’un des initiateurs de la proposition de loi.
En effet, a-t-il souligné, depuis quelques années, la zone méridionale du Bénin est envahie par les troupeaux bovins venant non seulement des pays limitrophes, mais aussi du nord du pays abandonnant ainsi les zones traditionnelles d’élevage pour descendre plus bas à cause de l’occupation des pâturages par les cultures au niveau de ces zones habituellement pastorales.
Cependant, a-t-il déploré, malgré les efforts faits par l’État béninois en matière de gestion des ressources pastorales, les problèmes liés à la cohabitation des activités agricoles et pastorales dans l’espace rural se posent avec acuités.
De même, a-t-il regretté, les comités de transhumance mis en place au niveau local, départemental et national, sont non fonctionnels en raison de diverses contingences.
Il fait également observer que les zones pastorales continuent d’être affectées par des conflits violents, qui dans certaines régions sont très longs et entravent les possibilités de croissance économique à long terme.
"Pour répondre efficacement aux insuffisances de l’arsenal juridique en vigueur dans le domaine du pastoralisme, il urge de doter le pays d’une loi forte et bien réfléchie pouvant apporter une solution durable aux problèmes qui minent le domaine pastoral au Bénin", a-t-il souligné.
Selon une récente étude réalisée par le ministère béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, l’élevage des ruminants au Bénin, surtout celui du gros bétail, est essentiellement transhumant avec environ 2.166.000 têtes de bovins, 878.000 ovins et 1.755.000 caprins.
"Cet élevage est caractérisé par la transhumance avec un système alimentaire de type pastoral basé sur l’utilisation des parcours naturels", révèle la même étude. Fin