« A l’occasion du sommet Afrique-Europe, la semaine prochaine à Abidjan, il faut organiser en urgence une réunion avec l’ONU sur l’esclavage en Libye », déclare Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. De passage à Paris, où il a rencontré jeudi Emmanuel Macron, le chef de l’exécutif de l’organisation régionale répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Moussa Faki Mahamat, comment avez-vous réagi en voyant ce marché aux esclaves à la télévision ?
Moussa Faki Mahamat : Je suis scandalisé et outré en même temps. Personne ne peut s’imaginer qu’au XXIe siècle, on puisse assister à ce genre de commerce abject. Mais au-delà des réactions objectives et légitimes, exprimées par l’opinion africaine, surtout, je pense que la situation en Libye mérite une attention encore plus soutenue.
Nous sommes dans une situation de non Etat et de non-droit, où des milices criminelles, des trafiquants de tous genres, des terroristes, contrôlent des parties importantes du territoire. La position géographique de la Libye, et même son histoire, a fait que nombre de jeunes Africains se retrouvent sur ces territoires. Parce que, même avant les événements de 2011 de nombreux, de nombreux Africains y partaient pour travailler. Maintenant que le pays n’est pas contrôlé, nous assistons à des situations de ce genre. Je sais que certains ont été recrutés par les différentes milices ou mercenaires. Maintenant, ils s’adonnent - ces différents groupes - à ces commerces ignobles, à celui des êtres humains. Donc il faut agir et agir très rapidement.
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