Dans le souci de rendre le Port autonome de Cotonou plus compétitif et plus performant, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a rencontré les travailleurs pour recueillir leurs avis par rapport au processus de cession qui est à sa phase finale. Au cours des échanges, le président Patrice Talon a clairement signifié à ses interlocuteurs que le Port a besoin de compétences et d’une bonne gouvernance pour engranger des succès. Pour cela, il lui fait des réformes subséquentes.
Le ton est ferme. Dans un langage de vérité, le chef de l’Etat s’est adressé aux travailleurs du Port autonome de Cotonou sur la question de recrutement d’un mandataire délégué pour une gestion efficace et efficiente d’un secteur aussi stratégique pour l’économie nationale. Pour le président de la République, la compétence et la gouvernance dépolitisée sont des facteurs de succès et de prospérité d’une entreprise. Et c’est fort de cela que le processus de cession du Port a été enclenché. Ce qui veut dire que la rencontre initiée à cet effet était opportune mais pas nécessaire puisque le choix de gouvernance relève exclusivement des prérogatives du président de la République. A l’en croire, le Port autonome de Cotonou fait l’objet d’une convoitise à nulle autre pareille. Sa gestion nécessite donc une attention particulière si tant est que le Bénin veut obtenir des résultats probants. Au cours de la rencontre, le président Patrice Talon a expliqué à nouveau les réels mobiles qui sous-tendent le choix de ce mode de gouvernance qui va mettre l’accent sur la compétence et l’expertise et non la politique. Un avis que ne rejette pas le syndicat qui émet toutefois des réserves. Pour Urbain Kanlinsou, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs du Port autonome de Cotonou (Syntrapac), le vrai problème du Port, c’est la politisation à outrance. Pour lui, depuis l’avènement du gouvernement de la rupture, un climat de bonne gouvernance s’est installé et a d’ailleurs permis au Port de réaliser des prouesses pas notables. « Depuis 2006, le Port n’a plus fait de dépôt à termes (Dat). Mais aujourd’hui, nous avons réalisé cela à plus de 2 milliards Fcfa. Donc, nous pouvons vous rassurer que le système de gestion a connu une nette amélioration », a-t-il déclaré. Il n’a pas manqué de rappeler à l’attention du chef de l’Etat que le gouvernement au lieu de recruter un mandataire délégué, devrait identifier des techniciens rompus à la tâche, des experts du domaine pour fouetter les prouesses déjà enregistrées par l’actuelle directrice générale par intérim. Des propos qui seront renchéris par Noureini Atchiba, Secrétaire général adjoint du Syntrapac qui estime que la gouvernance implémentée depuis le 6 avril dernier suffit à maintenir la bonne santé du Port de Cotonou, et que recourir à un mandataire délégué pourrait faire chuter les succès comme ce fut le cas au Togo au moment où la gestion de son Port a été confiée aux Chinois.
Le chef de l’Etat tranche
Suite aux interventions du Syntrapac, le président de la République a fait quelques observations tout en situant le cadre dans lequel est intervenue cette rencontre d’échanges. « Le syndicat n’est pas compétent à décider du mode de gestion du Port de Cotonou. Cela relève exclusivement du gouvernement », a-t-il martelé. En reprécisant le cadre des échanges, il a insisté sur le fait que l’objectif du gouvernement dans ce processus n’est pas de compromettre les acquis des travailleurs, mais de recueillir leurs propositions en vue d’améliorer les performances du Port pour l’intérêt de chacun et de tous. « Chacun doit rester dans son rôle. Le Bénin peut mieux tirer de son Port. Le processus est presque à la fin. Je suis obsédé par le souci de bien faire », a-t-il conclu.