La sous direction des affaires économiques et financières ex- Brigade économique et financière recevra dans les tout prochains jours d’autres clients, notamment ceux dont les noms sont cités dans le scandale de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Une commission d’enquête a été diligentée à cet effet. Le rapport de cette mission d’investigation est déjà disponible et sera rendu public dans les tout prochains jours.
Sale temps pour les fossoyeurs de l’économie béninoise. Après la Sonapra, la Cnss et l’Onasa, le gouvernement du Nouveau départ a diligenté une mission d’investigation sur le chantier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale pour faire la lumière sur cette nébuleuse qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. En effet, lancé en 2013, le chantier du nouveau siège de l’institution parlementaire est resté inachevé à ce jour alors que l’Etat y a investi plus de vingt milliards de francs Cfa. Les différents prestataires sollicités pour sa réalisation, n’ont pas pu honorer leurs engagements. Le chantier est demeuré un éléphant blanc. Même le Génie militaire appelé à la rescousse en 2015 par l’ancien président de la République, Boni Yayi n’a pas pu produire le miracle. Le chantier est toujours inachevé. Alors, à l’avènement du président Patrice Talon, l’arrêt des travaux a été ordonné pour la réévaluation du projet aux plans, juridique, financier et technique. Une enveloppe supplémentaire de 18 milliards de francs Cfa a donc été réclamée au profit de l’éléphant blanc alors que c’est un projet dont la réalisation nécessitait moins de 23 milliards de nos francs. Après analyse de la situation, le président Patrice Talon a décidé de diligenter une mission d’audit sur la construction du nouveau siège du Parlement. Ceci, en vue d’éclairer les zones d’ombre de ce scandale dans lequel l’Etat a englouti déjà plusieurs milliards de francs Cfa. Le rapport de ce bureau d’études international est fin prêt, annoncent de nombreuses sources. Les prestataires de services et autres individus impliqués dans la mauvaise gestion de ce projet seront donc poursuivis pour acte de mal gouvernance. Une première action avait déjà conduit l’entrepreneur marocain, Abdel Kader Moutaïb en prison. Mais il avait gagné en première instance contre l’Etat béninois et avait même réclamé 28 milliards de francs Cfa de dommages subis à la suite d’une action qu’il a faite en justice après avoir passé 20 mois en détention. Des têtes risquent encore de tomber. Le président Talon est donc décidé à régler des comptes avec les fossoyeurs de l’économie nationale. Même si la lutte contre la corruption a été depuis l’avènement du renouveau démocratique une promesse des Chefs d’Etat qui se sont succédé, elle est restée un vœu pieux jusqu’à l’avènement du Nouveau départ. Patrice Talon a donc décidé d’en faire son cheval de bataille au cours de son quinquennat.
Odi I. Aïtchédji