Le mariage incestueux plus que centenaire entre la politique et la gestion des structures étatiques doit définitivement prendre fin. Le Chef de l’Etat Patrice Talon a crevé un abcès puant. C’était le vendredi 24 novembre 2017 au cours de la rencontre qu’il a tenue avec les acteurs portuaires.
La gangrène mérite une incision profonde. A l’aide d’un sécateur assez tranchant le Chef a coupé l’arbre du mal. La vérité était amère à diriger, la mollesse des poignées de main des acteurs portuaires l’exprime à souhait. Le discours du Chef cette fois-ci n’a pas été empreint de diplomatie comme il en a l’habitude. Le ton ferme pose un principe fort qui a bouleversé l’assistance. « Plus de politisation des structures d’Etats ». Coup de tonnerre. Les espoirs et espérance de certains s’effondrent du coup. Mais qu’est-ce ce qui, diantre a été à la base de cette colère du premier magistrat ? En effet, le diagnostic posé par l’homme a l’avantage de recentrer deux questions majeures. L’inefficacité des structures étatiques en raison de la gangrène de la politique et la logique du ‘’moi ou personne’’. En réalité, le constat noté par le Président de la République pendant le processus de réforme portuaire qu’il a initiée, c’est le raccourci trouvé par ces acteurs. Ce raccourci argumente-t-il, consiste à tout peindre en noir justement parce qu’on s’estime être le centre de la terre. Alors même qu’avec l’évolution du processus de réforme portuaire, les ‘’dieux sur terre’’ dans le domaine portuaire se sont illustrés en destructeurs systématique de l’ambition gouvernementale. « Ce qui est fait est très dangereux pour le Port de Cotonou », entonnent-ils. Au cours de la rencontre du vendredi, le Chef de l’Etat n’a pas caché son amertume. Il a révélé à la place publique ce qui se dit tout bas. L’autre gangrène révélé par le Président de la République, c’est l’absence totale de compétitivité des sociétés d’Etat. Ces entreprises qui reçoivent assez de financements ne font pas le poids aux côtés des structures privées nationales et même étrangères. Le manque de sérieux, l’absence de conscience professionnelle ainsi que la forte politisation tuent toute ambition de progrès dans ces structures. Parlant de politisation, le Chef de l’Etat a insisté sur l’obsession quasi permanente des cadres du milieu portuaire. Une obsession pour des postes avec des intrigues politiques permanentes dans l’administration de ces structures d’Etat. La recherche de la compétence, de la compétitivité de l’entreprise commune est reléguée au dernier plan. Au cours de la rencontre, le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de changer de paradigme. Il a mis un accent particulier sur la compétitivité des entreprises publiques avec une place de choix à la compétence. La présente réforme répond parfaitement à cet impératif axé sur des résultats concrets et palpables au service de la structure portuaire.
AT