Courant dans tous les sens, à la recherche d’un emploi, et souvent bien jaloux de leurs jobs, les Béninois ne travaillent pas autant qu’ils en donnent l’impression. A la vérité, le temps consacré, réellement, au travail ne vaut qu’environ le 12e des 24 heures d’une journée. En tout cas, c’est ce que révèlent les données collectées par l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (Insae) dans le cadre de l’Enquête Emploi du Temps (Eet 2015).
Et même si ces données ne sont qu’une photographie du comportement des Béninois, à partir d’un échantillon de 7360 ménages, elles ramènent au grand jour, le laxisme dans les services. Une gangrène qui, et ce n’est pas à démontrer, affaiblit l’appareil de production national. Denrée précieuse, le temps reste donc, jusqu’ici, une ressource mal exploitée par les Béninois. En moyenne, les travailleurs, au pays de Talon, consacrent trois heures à leur activité principale, avec la nuance que les actifs du secteur public et privé passent 5 heures d’horloge pour les activités économiques. Si l’on pouvait savoir combien coûte la lourdeur administrative, les plaisanteries aux heures de travail, et surtout la part de temps matériel réservée aux réseaux sociaux, on tomberait des nues.
Mais, c’est déjà bien que l’Enquête Emploi du Temps ait creusé l’abcès pour permettre à ce que des réformes soient envisagées pour une utilisation rationnelle du temps. De toute façon, l’heure est grave et, il faut bien un créneau adéquat pour se concentrer sur les activités des services. L’autre chose est qu’il en faut également pour entreprendre et créer de la richesse. Enfin, dès lors qu’on en sait, un peu plus sur le temps consacré aux activités non incluses dans le Produit intérieur brut, il y a matière à réflexion. D’où, pour contribuer à la croissance économique et améliorer la matrice de la comptabilité sociale, il est impérieux Fulbert ADJIMEHOSSOU