Les rideaux sont tombés sur les auditions budgétaires à l’Assemblée nationale. Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération et le président de la Cena ont été les derniers à sacrifier à l’exercice qui consiste à présenter le budget de leur institution à la Représentation nationale. Ceux-ci ont aussi dit quelques mots à la presse à la sortie de la séance tenue avec les députés de la commission budgétaire.
Lire ci-dessous leurs déclarations
Emmanuel Tiando, Président de la Cena
« …Nous venons de présenter notre projet de budget à la représentation nationale et le montant qui a été alloué à la Cena au titre de l’exercice 2018 est le même que celui qui lui avait été alloué en 2017 à savoir 1 milliard Fcfa. Evidemment, par rapport à ce montant, nous avons exprimé nos inquiétudes à la représentation nationale, lesquelles inquiétudes avaient déjà été formulées à l’endroit du Ministère de l’économie et des finances et qui consistent à dire que ce budget ne pourra pas nous permettre de réaliser un certain nombre d’activités préalables à l’organisation du prochain scrutin. A partir de l’année 2019, nous entrons dans un nouveau cycle électoral et il nous faut mener des activités préparatoires à l’organisation de ces scrutins. Et ces différentes activités sont absolument nécessaires et c’est pour cela que nous avons demandé à la représentation nationale de nous appuyer pour que le ministère des finances accepte de nous accorder un crédit supplémentaire de 805 millions Fcfa pour nous permettre de mener ces activités qui sont absolument indispensables à l’organisation des prochains scrutins. Bien entendu, la représentation nationale nous a fait part de ses préoccupations quant au fonctionnement de la Cena, aux activités préparatoires à l’organisation des scrutins, à la nécessité d’avoir chaque année une prévision budgétaire pour pouvoir préparer la tenue des élections au lieu d’attendre le dernier moment pour solliciter ces crédits qui sont des crédits relativement importants. En dehors de cela, la représentation nationale nous a fait part de son souci de voir la Cena s’organiser et avoir à être proactive, parce que s’il n’y a pas de proactivité, nous risquons d’être surpris au dernier moment. Et face à cette inquiétude, nous avons répondu à l’Assemblée nationale que nous ne pouvons être proactives que dans la mesure où nous disposons d’un certain nombre de ressources. Si ces ressources n’existent pas, nous ne pouvons pas engager toutes les actions qui sont absolument nécessaires à la préparation des différents scrutins. Je crois que la représentation nationale a pris bonne note de nos doléances et nous avons l’espoir que notre cris de cœur sera entendu et que nous serons en mesure d’organiser tout ce que nous avons prévu dans le cadre de la préparation des scrutins tels que nous les envisageons… ».
Aurélien Agbénonci, Ministre des affaires étrangères et de la coopération
« …Effectivement, les aléas de l’agenda diplomatique font que je suis le dernier des ministres à présenter le budget de mon département devant les trois commissions réunies au parlement. Le budget cette année pour le ministère des affaires étrangères et de la coopération s’élèvera à 29.865.518 Fcfa. Ce budget doit nous permettre de poursuivre l’action que le Président a assignée à notre diplomatie à savoir faire de notre diplomatie une diplomatie de développement. Cela devrait nous permettre normalement de promouvoir une diplomatie économique. Nous avons voulu que la diplomatie serve désormais à faire avancer notre agenda économique pour ouvrir les horizons nouveaux à notre pays, à nos hommes d’affaires, mais aussi ouvrir notre pays à l’étranger pour que des investissements structurants, des investissements massifs puissent être faits dans ce pays (…). Il faut que la qualité du service public des affaires étrangères soit de nos goûts, que nous puissions répondre aux besoins de nos compatriotes à l’étranger et que nous puissions répondre aux besoins de ceux qui souhaitent venir chez nous.(…). Ils ont posé des questions qui sont très importantes. Bien sûr, ils ont évoqué le cas de la Lybie, la question de la traite des personnes est une chose inacceptable. Nous avons comme vous le savez réagi très fermement sur cette question-là. Je me suis exprimé avant de participer à la dernière conférence ministérielle de la Francophonie à Paris en disant que le Bénin condamne ces agissements. Et le Bénin apportera l’assistance qu’il faut à ses ressortissants qui sont dans cette condition-là. Peut-être que nous n’avons pas une approche très spectaculaire de ce genre de problème là. Nous allons au cœur des problèmes qui se posent à nos compatriotes. Mais sur la Lybie, nous sommes en contact permanent avec notre ambassade en Algérie qui a juridiction temporaire sur la Lybie. Nous sommes en contact avec des Ong humanitaires qui nous fournissent des informations précises où au moment où je vous parle, il y a un laisser-passer qui est en train d’être acheminé par DHL à un compatriote qui a pu échapper à ces tortionnaires. Un laisser-passer préparé par notre ambassade en Algérie et qui va être mis en route pour revenir. La protection dont bénéficie chaque béninois à l’étranger est au cœur de la démarche que nous menons dans ce domaine-là. (…) Je voudrais dire que nous nous sommes très fortement associés à la résolution qui a été votée dimanche dernier par l’Organisation internationale de la francophonie pour condamner ces actes et surtout pour prendre des mesures pour que cela ne se répète pas. Au-delà de l’émotion, c’est l’action concrète d’éradication et de prévention qu’il faut conduire… »
Propos recueillis par Kola Paqui