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Secteur de l’Education et de la formation au Bénin: Une nouvelle politique sur les réformes structurelles, programmes et projets
Publié le vendredi 1 decembre 2017  |  L`événement Précis
Ecolier
© aCotonou.com par DR
Ecolier Beninois




Le diagnostic fait de l’état du système éducatif béninois appelle à l’actualisation de son Plan de Décennal de Développement du Secteur de l’Education (PDDSE). C’est donc pour contribuer à ce que le Bénin soit doté d’un capital humain rayonnant de santé, compétent et compétitif pour répondre aux exigences d’un développement durable et de bonne gouvernance qu’une lettre de politique du secteur à l’horizon 2030, est élaborée. Une nouvelle politique qui devra absolument servir de cadrage effectif au niveau du Plan de développement du secteur de l’éducation et de la formation 2018-2026 dans la mesure où elle constitue, à l’horizon 2030, le document d’ancrage stratégique aux nouvelles réformes structurelles et aux programmes et projets de développement du secteur.

Les grandes orientations en vue
La nouvelle politique sectorielle du Bénin en matière de l’Education et de la Formation se fondera sur les options politiques majeures du gouvernement du Bénin qui se déclinent entre autres à travers la vision prospective Bénin Alafia qui postule qu’« à l’horizon 2025, le Bénin est un pays phare, bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social ». Il s’agira donc de bâtir un système éducatif et de formation apte à l’atteinte des objectifs des phases 2 et 3 de Bénin Alafia 2025 qui visent respectivement la Croissance économique au service du développement (2011-2020) et la Restauration des valeurs sociales et reconquête de l’environnement extérieur (2020-2025). En d’autres termes, il est question de construire un système à partir du modèle de société désiré et des valeurs qui en sont les piliers culturels pour que l’éducation et la formation deviennent effectivement un précieux instrument de développement. Une telle construction suppose la mise en place d’un pont entre, la vision de société choisie par les Béninois, les valeurs qui fondent cette société et le système éducatif et de formation qui constitue l’un des instruments nécessaires pour bâtir la société désirée. A cela, vient s’ajouter la Politique de la décentralisation qui octroie d’importants pouvoirs aux collectivités locales et aux administrations déconcentrées dans la planification, la gestion et le financement du développement de l’éducation. La notion de service de proximité qui sous-tend cette option constitue une des conditions sine qua non d’un meilleur ciblage des franges les plus marginalisées de la population. Le Bénin se doit de poursuivre les Objectifs du Développement Durable (ODD), principalement l’ODD 4 qui, vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie) dans la perspective que ce dernier soit le principal pilier de l’ODD 8 qui entend promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous. La lettre pend également en compte le Plan National de Développement 2018-2025 dont l’objectif est de « diversifier les sources de croissance au profit du développement des régions, de la réduction de la pauvreté et du développement durable ».

La vison de développement du secteur
Pour améliorer les performances du secteur de l’Education et de la formation dans la perspective de l’atteinte des 0bjectifs du Programme d’Action du Gouvernement 2016-2021 et du Plan National de Développement 2018-2025, le Bénin se donne une vision prospective durable. En 2030, le système éducatif du Bénin assure à tous les enfants et adultes, y compris les personnes à besoins spécifiques, une éducation et une formation équitable, inclusive et de qualité plus engagée dans la prise en compte des exclus, qui fait du citoyen un acteur du développement durable du pays en lui assurant des capacités de compétitivité, d’innovations technologiques, ainsi que des aptitudes de maintien de la cohésion sociale, et reposant sur une gouvernance concertée, une responsabilisation plus accrue des collectivités locales, et des communautés à la base. Cette vision impose une nouvelle perception du système éducatif et de formation qui repose sur trois principaux leviers sur lesquels l’Etat pourrait agir dans le cadre d’une réforme structurelle: Premièrement, rompre dès la base du système, avec le mythe de l’intellectualisme qui conduit à privilégier l’intelligence intellectuelle au détriment des autres formes d’intelligence et qui se traduit par une forte demande de scolarisation au détriment de la qualité, avec l’espoir d’accéder à un emploi dans l’administration publique considérée comme la voie idéale de promotion sociale. Deuxièmement, il s’agit de revaloriser les formations techniques et professionnelles conduisant aux métiers à dominante manuelle, tant dans le domaine de l’éducation formelle que dans celui de l’éducation non formelle (mais surtout dans ce dernier) en les considérant comme un choix parmi d’autres et non plus comme « la voie de l’échec ». Et troisièmement, le système se doit de rompre avec la dichotomie entre « monde de l’emploi » et « monde de la formation » qui fait que les choix d’orientation des familles et des apprenants reposent rarement sur une bonne connaissance des secteurs porteurs d’emploi et des possibilités d’accompagnement mis en place par l’Etat pour y accéder.

Avantages de la nouvelle politique éducative
La nouvelle vision permet de construire un système éducatif et de formation qui: renforce les bases humaines et matérielles de l’économie en procédant au développement du capital humain qui constitue non seulement, l’un des principaux déterminants majeurs de la compétitivité d’un pays, mais aussi et surtout, le plus important fondement de la croissance. En outre, elle offre un environnement favorable au développement technologique en développant un enseignement technique et une formation professionnelle performante, qui favorisent le dynamisme et l’esprit d’initiative et d’entreprenariat chez les apprenants, rendant disponible une main-d’œuvre qualifiée apte à améliorer l’appareil productif des entreprises et conséquemment leur productivité, et susciteraient l’attractivité du pays pour les investisseurs nationaux et étrangers, créateurs d’emplois, de nouvelles technologies et entreprises. Sur un autre plan, la nouvelle lettre de politique éducative permet également d’avoir un continuum où est assuré l’accès aux savoirs, savoir-faire et savoir-être, d’abord en langues nationales, puis en langues étrangères dans toutes les composantes du secteur à travers la promotion des langues et d’un environnement lettré en langues nationales, l’introduction des langues nationales à l’école dans la réforme éducative, la réintroduction de l’éducation civique et l’enseignement des valeurs sociétales (notamment des valeurs morales, spirituelles, professionnelles, intellectuelles, civiques et patriotiques, l’enseignement du français comme un tout indissociable (vocabulaire, grammaire, orthographe, dictée … ), l’adoption et l’application effective d’une charte de bonne pratique pour la protection des élèves contre l’exploitation, le harcèlement et l’abus sexuel. Il faut retenir que des priorités sont inscrites dans la Politique du gouvernement en matière d’éducation et de formation qui s’inspirent des options politiques et des principes. La lettre n’a pas occulté de penser aux performances attendues pour l’horizon 2030, une fois son application effective.

Emmanuel GBETO
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