Me Adrien Houngbédji devrait contrôler encore pour quatre (04) au moins le Parti du Renouveau démocratique (Prd). Le leader incontesté des «Tchoco-tchoco» a bien des raisons pour s’imposer aux membres du parti arc-en-ciel.
Sans grande surprise, Me Adrien Houngbédji a été reconduit une nouvelle fois à la tête du Prd. Il influencera encore les décisions liées au fonctionnement de cette grande formation politique nationale tant il ne manque apparemment pas de ressources pour faire vivre le regroupement qui s’est imposé au fil des années. Le président Adrien Houngbédji a toujours des ressources intellectuelles pour éclairer les choix des membres du Prd. Il a en effet annoncé de grandes réformes au sein du parti qu’il a vu grandir. L’actuel président de l’Assemblée nationale a pris la résolution d’impliquer davantage dans la vie du parti, les jeunes et les femmes. « Si vous me donnez votre accord pour cette nouvelle orientation (un accord sincère et cohérent), eh bien, à partir de ce congrès et des statuts qui sont notre loi fondamentale, nos jeunes de 18 ans à 35 seront représentés pour 1/3 dans les bureaux de nos cellules, 1/3 dans les bureaux de nos sous sections, 1/3 dans les bureaux de nos sections. Et à la Direction exécutive nationale (Den) aussi, ils seront 1/3 de la Den âgés de 25 à 45 ans, à condition d’avoir un CV qui atteste non seulement qu’ils sont militants, mais qu’ils ont reçu une formation qui les rend aptes à exercer les plus hautes responsabilités», a-t-il déclaré le samedi dernier lors du congrès du Prd. Me Adrien Houngbédji fait de la prise en compte de la force de la jeunesse et de la femme une vraie préoccupation. C’est comme un défi qu’il veut relever avant de passer la main. L’autre défi qu’il n’entend guère abandonner, c’est de bien vendre le Prd. Adrien Houngbédji a fait du parti une formation politique proche du gouvernement de la Rupture. Et il veut manifestement en faire, au sein de la majorité présidentielle, un instrument incontournable. « C’est le mérite de Patrice Talon d’avoir perçu que dans une Assemblée nationale émiettée, le soutien de 10 députés avec à leur tête le président de l’Assemblée nationale, n’est pas un soutien négligeable. C’est le mérite de Patrice Talon d’avoir perçu que le soutien actif de 6 Maires, de 40 chefs d’arrondissement, de quelques centaines de chefs quartiers et chefs de village, n’est pas un soutien à dédaigner», a-t-il précisé dans son discours pour vanter les forces du parti arc-en-ciel aux côtés de Patrice Talon. Me Adrien Houngbédji veut se faire le devoir de garantir à son parti une vraie et stable orientation ; orientation devant lui permettre de dynamiser son fonctionnement et de renforcer peut-être son implantation. Dans un environnement politique aussi agité comme celui du Bénin, le président du Prd poursuit sans doute un autre objectif qui reste déterminant : assurer à la formation politique une stabilité certaine. Me Adrien Houngbédji veut éviter à son parti le sort de la Renaissance du Bénin (Rb) et celui du Parti social-démocrate (Psd). Vieux routier de la politique nationale, il s’est engagé à prémunir le Prd contre les divisions internes alimentées et entretenues par des adversaires politiques mais aussi depuis quelques mois par le gouvernement de la Rupture. Patrice Talon reste certes un partenaire du Prd. Mais c’est un ami politique qu’il faudra surveiller de près puisqu’il est redoutable et ses choix sont souvent imprévisibles. Le président Houngbédji a sans doute compris les défis liés au partenariat avec l’équipe de la Rupture. Il devrait donc rester président du Prd tout au moins jusqu’à la fin du mandat du président Patrice Talon. Il a par ailleurs fait créer le Conseil des Sages, une structure capable de gérer les déchirements internes si une crise devrait intervenir avant son départ. Adrien Houngbédji est prévoyant. Seulement, il va falloir toujours craindre les calculs souvent osés voire cyniques de l’actuel locataire de la Marina
Mike MAHOUNA