L’ancien président de la République du Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo a animé une conférence de presse dans l’après-midi de ce mardi 5 décembre 2017 à Cotonou. Il s’est prononcé sur l’affaire de 18 kg de cocaïne au port évoquée l’année dernière, le dossier Cnss dans lequel est impliqué Laurent Mètongnon, la destitution et révocation des maires et la vente des migrants africains en Libye.
Nicéphore Dieudonné Soglo dans une conférence de presse ce mardi a manifesté toute son amertume contre le gouvernement Talon dans la « rocambolesque affaire » de cocaïne qui a secoué Sébastien Germain Ajavon l’an dernier. « Le président du Patronat béninois avait commis, un an plus tôt, l’imprudence d’accorder ses voix pour assurer l’élection du candidat Talon », déclare le conférencier.
En présence de certains de ses anciens ministres, anciens députés et des membres du Front pour le sursaut patriotique (Fsp), l’ex président du Bénin de 1991 à 1996 se désole de l’état critique de la décentralisation à l’ère de la Rupture.
« J’ai perdu mon pari. Je bats ma coupe et je fais pénitence », confesse Nicéphore Dieudonné Soglo pour n’avoir pas appelé à voter pour le candidat Lionel Zinsou.
L’ancien n°1 de la capitale économique du Bénin déplore le cas des maires victimes de destitution dans les communes d’Allada, Djidja, Parakou, Porto-Novo, Ouidah et Cotonou. « Le maire de Cotonou qui a eu plus de chance que celui de Dakar, vit désormais en exil après avoir subi pas moins de quatre audits en un an. Quel acharnement ! », s’exclame l’ancien président du Bénin qui regrette d’avoir milité aux côtés de la coalition de la Rupture en 2016 pour l’élection du président Patrice Talon. « C’est moi qui vous avais dit, à la veille de ces élections, que la Françafrique ne nous laissait le choix qu’entre la peste et le choléra ce qui risquait de faire le lit de Boko Haram. Fallait-il s’abstenir ? », s’interroge Nicéphore Soglo, navré du sort réservé au syndicaliste Laurent Mètongnon, envoyé en prison dans une affaire de rétro-commissions à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
L’autre sujet abordé par l’ex maire de Cotonou concerne la vente des migrants africains en Libye. Pour lui, l’incapacité des dirigeants du continent à créer des conditions favorables à la jeunesse explique le phénomène. Il invite les gouvernants, les partis politiques, syndicalistes et hommes de la société civile à faire des propositions concrètes appuyées d’un calendrier précis pour combattre « un génocide voilé : la traite arabe ».
Rendant hommage à Nelson Mandela pour ses luttes, le vice-président du Forum des Anciens Chefs d’Etats et de gouvernement, chargé du Devoir de mémoire et de la Route de l’Esclave, promet revenir sur ce sujet de l’esclavage en Libye qui menace dangereusement la vie du continent africain.
Boniface CAKPO