Le domicile d’une conjointe de l’honorable Atao Hinnouho, où abriterait un entrepôt de stockage de « faux médicaments » a été ciblé pour une perquisition dans l’après-midi de ce jeudi 07 décembre 2017, par des agents de sécurité publique sur instruction de la Sous Direction des Affaires Économiques et Financières (SDAEF) de la police nationale. Dans une déclaration rendue publique, hier dans la nuit, le patron de cette structure, Brice Allowanou, a révélé, selon les informations qui leur sont parvenues, qu’il y serait détenu d’importantes quantités de faux médicaments. Mais le député Atao Hinnouho a débarqué sur les lieux et s’est opposé à cette perquisition exhibant son titre de député, qui lui conférait une certaine immunité. En même temps, les populations alertées ont envahi également les lieux, en soutien au député. De jeunes gens sous la colère se sont soulevés aussitôt dans les rues environnantes, brûlant des pneus et scandant des slogans hostiles au gouvernement. La tension était bien vive dans le quartier Akpakpa où se situent les locaux ciblés par la police pour ladite perquisition. Des hommes politiques, dont des collègues députés et l’ancien ministre de la défense nationale, Candide Azannai ont également fait le déplacement sur les lieux, visiblement préoccupés par ce qui s’y passait.
A défaut de mener à bout l’opération, une convocation avec présentation immédiate a été adressée au député Atao Hinnouho. Selon les explications de la police, les faux médicaments suspectés appartiendraient à ladite conjointe, au nom de dame Akinocho Karim Salamatou. Des convocations ont été également notifiées à elle, au chef quartier et au chef d’arrondissement pour se présenter à la SDAEF. La police a signalé qu’à l’occasion de l’obstruction orchestrée, le pare-brise d’un de ses véhicules a été cassé. « C’est se prévalant de l’immunité attachée à son titre de Député que M. Hinnouho s’est opposé à la perquisition et a exigé la présentation d’un mandat. Le mandat, faut-il rappeler, n’est pas une exigence prescrite en l’espèce par notre droit positif. De même, il convient de préciser que l’immunité du député est attachée à sa personne et surtout à sa fonction et n’interdit pas l’accomplissement des actes de police ne nécessitant pas l’autorisation de l’Assemblée nationale », a laissé entendre le Chef de la SDAEF. « En l’état actuel de la procédure, il convient de signaler que l’enquête se poursuit », a-t-il précisé.
Yannick SOMALON