Au titre de cette année scolaire 2017-2018, huit directeurs de collège ont été déchargés de leurs postes dans le département du zou. Il s’agit des directeurs du CEG 4 Bohicon, du CEG Fonkpamè, du CEG Zoukou, du CEG Sèto, du CEG Massi, du CEG zangnanando, du CEG Don, du CEG Cana1. Curieusement, ce déchargement de si grande ampleur n’est observé que dans le zou. La singularité de cette mesure mérite une analyse. Trois hypothèses débouchent de celle-ci. D’une part cette mesure ressemble à une chasse aux sorcières. Mais lorsque l’on jette un regard sur le profil des directeurs départementaux de l’enseignement secondaire, technique et professionnel des douze départements, l’on constate que celui du zou est le seul qui vient du secteur privé. Il n’est donc pas un agent permanent de l’Etat. Donc, il est un directeur atypique. Ce caractère atypique pourrait nous amener à exclure l’hypothèse d’une chasse aux sorcières. On peut supposer qu’étant venu du privé, il s’est donné une obligation de résultat. Il a voulu donc une gestion axée sur les résultats. Il a voulu imprimer la dynamique du privé à son département. De ce fait, son leadership est différent de celui des autres directeurs. D’autre part, cette mesure pourrait être interprétée comme une salubrité. Mais lorsque l’on observe le comportement des directeurs déchus qui clament urbi orbi leur innocence, protestant et réclamant justice, l’on se ravise aussitôt. Ceux-ci avancent que leur déchargement est contraire au texte en vigueur et n’est pas fait dans les règles de l’art. Par ailleurs, le collectif des directeurs du zou n’est pas monté au créneau pour soutenir ou condamner les directeurs déchus. Leur silence peut être interprété de plusieurs manières. Soit, ils se disent que les intéressés sont vraiment coupables et qu’il est indécent de les soutenir. Soit, leur silence peut être vu comme de la lâcheté. Enfin, cette mesure frise une ségrégation. L’on a l’impression que les chefs d’établissements du zou déchargés ont commis tous les péchés d’Israël. Mais Dieu seul sait que dans les autres départements la situation est pire. Si le déchargement se fait dans un seul département, cela donnera lieu à toutes sortes d’interprétations. A l’ avenir, il faudrait que les directeurs départementaux de l’enseignement secondaire travaillent en synergie. Ainsi, cette situation de deux poids deux mesures sera évitée. Et l’on n’assistera plus à un déchargement à deux vitesses.
Mais en réalité, qui détient la vérité dans cette affaire ? Seules les autorités compétentes peuvent nous éclairer. Mais la grande leçon que l’on peut tirer de ce déchargement est que désormais, dans le zou, les directeurs sont sous la braise. Si cela peut favoriser les rendements aux différents examens, tant mieux. Le moins qu’on puisse dire est que chaque directeur départemental de l’enseignement secondaire sera apprécié à l’aune des résultats et non à l’aune des déchargements.
Jean-Florentin EDJEKPOTO, professeur certifié de lettres