Leur liste s’allonge et la crainte, qu’en proie à de profondes déchirures, ils s’annihilent, davantage grande. Visiblement plus nombreux qu’à l’époque des Maga-Apity-Ahomadgbé-Zinsou ou de Kérékou-Soglo Tévoédjrè-Amoussou-Houngbédji, ceux avec qui le vaillant peuple béninois devra regarder et construire les 35 prochaines années (Que Dieu nous prête vie) seront-ils moins divisés ? Peut-être que oui peut-être que non.
Oui. Peut-être que oui assureront-ils parce que diront-ils fièrement mais sur un fond d’hypocrisie : « ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divisera ». Peut-être que oui, diront-ils parce que « nous nous parlons et sommes chacun animé par le devoir de rendre à notre pays une juste partie de ce qu’il nous a donné avec tant de générosité ». Peut-être que oui enfin parce que, nous flatteront-ils : « nous ne ferons pas la même erreur que nos aînés car le peuple ne nous le pardonnera guère ».
Alors, voyons ce qui en ce moment unit Malick Séibou Gomina anciennement dans la préparation et fraîchement proclamé « candidat aux élections législatives de 2019 » à ses congénères Nouhoum Bida, Moïse Kérékou, Joël Frédéric Aïvo, Reckya Madougou, Eric Houndété, Gildas Agonkan, Romuald Wadagni, Oswald Homeky, Komi Koutché, Guy Dossou Mitokpè, Luc Atrokpo, Nouroudine Saka Saley, etc. Unis par l’appartenance à une même génération ? Par une idéologie, une vision commune ou concertée ou simplement regroupés par intérêts d’un moment autour d’un mentor ?
A l’observation, Frantz Fanon n’a pas dû être lu ou suivi par les générations qui se suivent en politique au Bénin depuis la lune des temps. Car on a du mal à situer la « mission » que chacune d’elles a pu vraiment se « découvrir » avant même de chercher à vérifier si elles l’ont « remplie » ou « trahie ». Et rien ne semble assurer que celle avec qui le peuple béninois devra construire les 35 prochaines années en ait vraiment, découverte une.
Les plus rusés des membres de chaque génération que nous avons vue passer depuis l’époque des Maga-Apity-Ahomadégbé-Zinsou tentent de tirer leur épingle, contentent quelques amis et valets puis se barrent.
Face à l’avenir, le peuple en est à s’interroger sur ce qui caractérisera ceux qui le conduiront au cours des 35 prochaines années.
A Malick Gomina qui vient de sortir de sa discrète préparation et à tous ceux de sa génération qui comme lui, auront le courage de solliciter le suffrage national, souhaitons de la chance en attendant de voir leurs capacités à conjurer les démons de la division s’ils ne les prennent pas eux-mêmes comme conditions de réalisation de leur plan respectif.
Ludovic D. Guédénon