COTONOU -- Une conférence sur l'approche opérationnelle de la sensibilité et la prévention des conflits en zone pastorale, visant à évaluer les résultats en terme de développement d'outils et de méthodes opérationnelles du Projet d'appui au pastoralisme et à la stabilité dans le Sahel et la corne de l'Afrique (PASSHA), se déroule actuellement à Cotonou.
"Cette conférence a pour objet principal de présenter les documents principaux de l'approche opérationnelle de la sensibilité et la prévention des conflits, à savoir la liste de vérification, le guide pratique général, les guides techniques en cours de réalisation et de voir comment ils intègrent l'analyse des aspects environnementaux, économiques et sociaux", a confié à Xinhua, le Secrétaire exécutif du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), Djimé Adoum.
La finalité de toute cette démarche, a-t-il expliqué, est que les partenaires techniques et financiers puissent s'approprier ces outils développés et les soutenir, en vue d'une 2ème phase du Projet d'appui au pastoralisme et à la stabilité dans le Sahel et la corne de l'Afrique.
"Comme vous le savez, la gestion des conflits en zone pastorale n'est pas achevée. C'est un travail de longue haleine qui, pour résister à l'épreuve du temps, doit pouvoir s'adapter au contexte mouvant et évolutif que nous vivons. Nous savons pouvoir compter sur les uns et les autres, les pays et les partenaires, pour poursuivre cette œuvre commune", a-t-il souhaité.
Interrogé par Xinhua, le ministre béninois, de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a estimé que la région ouest-africaine est le théâtre de conflits parfois très violents entre usagers des ressources naturelles.
"Les mouvements de la transhumance transfrontalière du Sahel vers les régions nord et centre des pays côtiers mal organisés et mal contrôlés, génèrent des conflits entre les éleveurs transhumants et les agriculteurs autochtones. Ce phénomène engendre de graves répercussions sur les ressources naturelles du fait des changements climatiques, des actions anthropiques et de la poussée démographique", a-t-il déploré.
Il a également regretté le fait que la région serait en passe de connaître des conditions d'alimentation et d'abreuvement du bétail très difficiles en raison de la baisse drastique des productions de fourrage dans la zone pastorale du Sahel, notamment en Mauritanie où les départs massifs des éleveurs transhumants en direction des zones d'accueil du Sénégal et du Mali sont enregistrés.
Le pastoralisme, a-t-il expliqué, est l'une des activités économiques les plus développées au Sahel, et de loin la plus importante en bordure du Sahara.
"Plus de 20 millions de personnes vivent du pastoralisme au Sahel. Cependant, cette activité est confrontée à des risques de crise et de conflits cycliques", a-t-il fait observer, préconisant la promotion des bonnes pratiques en matière de conflits en zone pastorale pour surmonter ces crises et conflits.