D’une révolution à la Ghanéenne des années 80 notamment, nul doute que le Bénin en avait grand besoin. Le constat était patent en effet, du pourrissement dans tous les secteurs de la vie de la nation. Administration, économie, institutions de l’Etat et autres, tout y passe, et partout, plane un air de suspicion et d’incrédibilité institutionnelle et parfois même juridique. Il devenait urgent d’agir dès lors pour arrêter la saignée, et c’est là qu’intervient Patrice Talon.
Il faut dire que les signaux sont apparus clairement dès sa prise de fonction. Tout devrait concourir à la restauration de l’autorité de l’Etat et la reconstitution de ses bases économiques. Du coup, responsabilité, justice sociale, probité et travail avaient à reprendre droit de cité.
Et il ne s’agira cette fois pas que de vains mots. Fort heureusement, le chef de l’Etat fera suivre ses déclarations contre la mal gouvernance et la gabegie, par des actes concrets. Une sorte d’opération mains propres est déclenchée et prend progressivement de l’ampleur.
De 2016 à ce jour, le Bénin vit donc son ‘’grand coup de balai’’. Une lutte implacable contre la corruption qui fait penser, pour ce qui est de sa mise en œuvre, au Ghana de Rawlings. Et quand on sait ce que cela a été pour le Ghana justement, quand on pense un tant soit peu au déclic qu’ont provoqué l’engagement et le courage politique de cet ancien homme d’Etat dans la perspective d’un décollage économique, politique et social de son pays, on ne peut s’empêcher de rêver.
A la suite du Ghana, le Bénin tient peut-être enfin son Rawlings. Cela en a tout l’air, en tout cas.
Naguib ALAGBE