(Une croissance d’au moins 6 % en 2018 annoncée pour le Bénin)
La gouvernance actuelle du Bénin sied bien au Fonds monétaire international (Fmi). La directrice générale de l’institution, Christine Lagarde, en visite officielle de trois jours l’a fait savoir, ce lundi 11 décembre à la présidence de la République, au cours d’une conférence de presse, en présence du président de la République et des membres du gouvernement.
« Vous aviez pour ambition de développer certaines activités, de vous attaquer à la réduction de la pauvreté en dépensant mieux et plus dans les domaines de l’éducation et de la santé, d’établir des règles de bonne gouvernance permettant aux investisseurs de regarder le Bénin avec une perspective favorable. Sur ces axes, votre gouvernement est en train de démontrer qu’il peut tenir sa parole ». C’est ce qu’a déclaré, ce lundi 11 décembre à Cotonou, la directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi) en visite au Bénin, Christine Lagarde, au cours de la conférence de presse conjointe animée avec le président Patrice Talon.
Elle dit croire en la capacité des dirigeants du Bénin à remettre le pays sur les rails et lui assurer une bonne croissance. Saluant les efforts faits par le Bénin, Christine Lagarde reste optimiste quant au développement du pays et projette la croissance pour l’année 2018 au-delà de 6 %. « Nous considérons que la performance de l’économie béninoise sera en 2018 supérieure à celle de 2017. Nous savons aussi que vous voulez de la diversification et les perspectives de réussite qui seront les vôtres », indique-t-elle.
Ce qu’a également salué la directrice générale du Fmi, ce sont les engagements tenus par les autorités béninoises « pour restaurer les finances et des réformes permettant d’accueillir l’investissement domestique et étranger ». Le pays connaîtra «une perspective de croissance en amélioration très nette » apprécie la patronne du Fmi. Mais elle plaide aussi pour plus d’efforts au niveau du social, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Là-dessus, elle dit avoir compris « les obstacles administratifs » et a encouragé le président Patrice Talon à poursuivre les efforts pour combler les attentes sur ces chantiers. Aussi, rappelle-t-elle que les engagements pris par le Bénin à cet effet ont largement contribué à valider le bilan du Bénin lors de la première revue.
Si le Bénin en est venu à se faire apprécier et féliciter par le Fmi, c’est parce qu’il s’est « révélé autrement ». Le pays a su, d’après le président de la République, Patrice Talon, donner la preuve au monde que « par le travail, le sérieux, la bonne gouvernance et des réformes bien inspirées, le sacrifice, la lutte contre l’impunité… on peut sortir de la pauvreté et de la mendicité ».
Renaissance
« Nous avons, poursuit le chef de l’Etat, entamé des réformes les plus ambitieuses et les plus osées ». « En ce qui concerne l’administration générale, le secteur de la santé, l’éducation, les régies financières, nous sommes en train d’opérer les mutations nécessaires pour que notre pays soit capable de vivre de ses potentiels et du génie de ses fils. Nous avons réussi à faire voter la loi sur le partenariat public-privé, le cadastre est en cours, les zones économiques sociales, le Code du numérique… Toutes choses qui concourent à améliorer le climat des affaires et l’environnement en général », fait savoir le président Patrice Talon à son hôte. En dix mois de gouvernance, bien des lignes ont été bougées, assure le chef de l’Etat.
« Nous ne cessons d’arpenter les chemins de notre renaissance. Nous avons, en moins de 18 mois, réussi avec le Parlement à faire voter une cinquantaine de lois de progrès. Nous nous acharnons à répondre aux besoins de nos concitoyens, notamment dans le domaine de l’énergie », indique le président de la République. Il poursuit : «Nous sommes en train de mettre en œuvre un programme ambitieux de satisfaction des besoins en eau, en infrastructures. Nous faisons des efforts et nous essayons de respecter nos engagements pour le respect des critères de convergence d’ici 2021 ». « La situation reste difficile et nos compatriotes demeurent légitimement impatients parce que l’arbre de la renaissance ne porte pas encore de fruits, mais la floraison est bien là », reconnaît le président, évoquant bon nombre d’actions déployées par son gouvernement et lui depuis avril 2016. Et, même si les conclusions du Fmi sur sa gouvernance lui « paraissent bien flatteuses », il ne compte pas dormir sur les lauriers et annonce que le cap sera maintenu et les performances améliorées.
Cette visite d’une délégation au haut niveau du Fmi peut ainsi s’analyser comme une prime aux bonnes performances et aux options de développement du président Patrice Talon, surtout parce que le Bénin tient les engagements qu’il a conclus avec le Fmi.
Josué F. MEHOUENOU